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Actualités - CHRONOLOGIES

Diplomatie - En visite à Beyrouth, le ministre espagnol des AE craint une extension du conflit - Piqué désapprouve les opérations du Hezbollah et les agressions israéliennes

C’est de manière très diplomatique que le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, a désapprouvé hier les opérations du Hezbollah contre les positions israéliennes dans le secteur des fermes de Chebaa. Il a toutefois condamné la riposte de l’aviation israélienne contre Dahr el-Beidar. En visite officielle à Beyrouth pour quelques heures, dans le cadre d’une tournée dans la région qui l’a déjà conduit en Égypte, en Israël, dans les territoires autonomes palestiniens et en Jordanie, M. Piqué a déclaré en réponse à une question concernant l’action du parti islamiste au Liban-Sud : «L’Espagne a toujours respecté à la lettre les résolutions des Nations unies et de son secrétaire général». Au journaliste qui lui rappelait que Kofi Annan prônait justement la solution diplomatique et le gel des attaques du Hezbollah en attendant l’application de la 242, le ministre espagnol a répondu : «Nous ne pouvons qu’appuyer l’application de cette résolution». Autant dire que Madrid, à l’instar d’ailleurs des autres membres de l’Union européenne, ne favorise pas le recours à la violence. M. Piqué s’inquiète ainsi d’une escalade susceptible d’aboutir à un conflit régional. Selon des sources diplomatiques, c’est ce discours que le ministre des AE a tenu à Tel-Aviv, lors de ses entretiens avec les responsables israéliens. Il leur a notamment demandé d’éviter des frappes semblables à celle qui a récemment pris pour cible un radar syrien au Liban. À Damas (dernière étape de sa tournée) où il s’est rendu ce soir, M. Piqué demandera aussi aux dirigeants syriens de s’abstenir de riposter au raid (contre leur poste) à Dahr el-Beidar. C’est ce qu’indiquent les sources susmentionnées. Du reste, dans la conférence de presse qu’il a donnée au terme de son entretien avec son homologue libanais Mahmoud Hammoud, il a notamment déclaré : «L’Espagne désapprouve l’action d’Israël dans les territoires occupés et ses agressions sur le sol libanais». Au palais de Baabda Accueilli à 13h à l’aéroport de Beyrouth par M. Hammoud, le chef de la diplomatie espagnole s’est immédiatement rendu au palais de Baabda où il s’est entretenu avec le président de la République, le général Émile Lahoud. À cette occasion, le président Lahoud a souligné la nécessité de «revenir aux principes énoncés à Madrid, le processus de paix ayant été dénaturé en raison de l’obstination d’Israël qui persiste à recourir à la force et à occuper des terres arabes». À ses yeux, l’Europe doit s’impliquer davantage dans le conflit israélo-arabe «étant donné son attitude impartiale qui lui permet de jouer dans ce cadre le rôle du parrain objectif». À sa sortie du palais de Baabda, M. Piqué a notamment fait état d’une «amélioration constante dans les relations économiques entre le Liban et l’Espagne». Il a souligné d’autre part la contribution de Madrid au déminage des régions évacuées par les forces israéliennes au Liban-Sud. Condamnant une fois de plus «le recours inconsidéré des autorités israéliennes à la violence», il a rappelé que, dans le cadre de la conférence des droits de l’homme qui s’est récemment déroulée à Genève, son gouvernement avait jugé «démesurée et injustifiée» la riposte israélienne à l’opération du Hezbollah. Déjà à son arrivée à Beyrouth, M. Piqué avait déclaré que la situation dans les territoires palestiniens était «insupportable». «Nous ne pouvons pas l’accepter», a-t-il dit aux journalistes. «L’Union européenne et le gouvernement espagnol condamnent l’utilisation disproportionnée de la force contre l’intifada», a affirmé le ministre des AE avant d’ajouter : «Il faut profiter de toutes les possibilités pour rétablir la confiance et retourner à la table des négociations». Réitérant dans ce cadre l’appui de Madrid à l’initiative égypto-jordanienne sur un arrêt des violences dans les territoires palestiniens, M. Piqué a poursuivi : «Cette initiative nous permet de travailler au niveau des responsables israéliens et palestiniens de sécurité et de réduire le niveau de violence».
C’est de manière très diplomatique que le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Piqué, a désapprouvé hier les opérations du Hezbollah contre les positions israéliennes dans le secteur des fermes de Chebaa. Il a toutefois condamné la riposte de l’aviation israélienne contre Dahr el-Beidar. En visite officielle à Beyrouth pour quelques heures, dans le cadre...