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Actualités - CHRONOLOGIES

Réforme - Records de gabegie, suremploi, magouilles et de parasitisme caractérisé - Vingt-quatre administrations sur la sellette

Peu charitables ou peu attentifs aux problèmes politiques aigus dans lesquels le cabinet se débat, des députés le harcèlent sur la question de la réforme administrative. En soulignant que le bel élan promis en fanfare semble se limiter au dégraissage de l’information officielle. Et à la suppression d’indemnités d’active consentie par le commandement de l’armée, comme contribution à la compression des dépenses publiques somptuaires. Mais pourquoi ces parlementaires insistent-ils, alors que M. Hariri, pris dans la tourmente de Chebaa, ne sait même pas à l’heure qu’il est s’il va pouvoir garder le Sérail ? Parce que, répondent-ils, il faut en tout état de cause donner au pays les moyens de vivre ou de survivre. C’est-à-dire de ne pas courir droit à la famine. Ce qui implique, comme première nécessité, une Administration qui fonctionne et fasse plus ou moins tourner la roue économique. Par une étrange ironie des choses, alors que ces représentants du peuple se montrent tellement soucieux d’assainir les finances publiques, leur propre speaker, M. Nabih Berry, refuse de supprimer les allocations généreusement dévolues aux anciens parlementaires ou à leurs héritiers. En bloquant du coup la proposition de loi présentée à ce propos par MM. Farid Makari et Abbas Hachem. Mais il y a mieux, ou pire, que l’esprit corporatiste manifesté place de l’Étoile. En effet, depuis que le pouvoir parle de nettoyer les écuries d’Augias, tout le monde ou presque s’est précipité sur les restes, pour tenter de rafler une dernière part du gâteau avant qu’on ne le remise au freezer. De l’avis des spécialistes, on n’a jamais vu autant de recrutements de complaisance ni autant de notes de frais extravagantes que ces derniers mois. D’où un soupçon aux forts relents de malveillance qui commence à courir : les haririens, qui se plaignaient l’an dernier d’être victimes d’une pure vindicte hossiste, n’auraient usé du prétexte de la réforme que pour régler leurs comptes. En s’attaquant uniquement aux médias officiels, n’ont-ils pas voulu se venger à leur tour pour la campagne sans précédent lancée contre eux lors des élections par ces mêmes médias ? Autrement dit, le projet de refonte administrative ne serait-il que de la poudre aux yeux ? On voit que, derrière la tentative de campagne politique autour du présumé laxisme gouvernemental, il n’y a pas que le souci de l’intérêt national. Quoi qu’il en soit, sur le plan pratique, les organismes de contrôle ont remis au gouvernement une liste de vingt-quatre administrations diverses (départements ministériels, conseils, entreprises para-officielles ou offices autonomes) qui battent tous les records de gabegie, de suremploi, de magouilles et de parasitisme caractérisé. Ce rapport circonstancié englobe des vedettes comme la Mea, l’Intra, le conseil du Sud, le Casino ou la banque de financement. Nombre de cadres de ces honorables institutions se trouvent dix fois mieux rémunérés que les hautes autorités du pays. Il est même prouvé, indiquent les enquêteurs, que certains bourreaux de travail touchent près de 20 000 dollars par mois strictement pour se tourner les pouces. Des salaires indus, pour ne pas dire des extorsions de fonds publics, qui continuent à courir. Et contre lesquels, malgré les fanfaronnades réformatrices de certains responsables, aucune mesure conservatoire n’a été prise, aucune action disciplinaire ou pénale engagée. Du côté des loyalistes, ou plus exactement des haririens, on répond que pour le moment il existe des priorités bien plus pressantes. Et on marmonne qu’en tout cas «dans un pays comme celui-ci, il ne faut pas tenter de forcer le destin ou la nature de la mentalité ambiante». Qu’est-ce que cela signifie au juste ? Faussement candide, un centriste explique que M. Hariri, «tout comme son prédécesseur, a sans doute compris qu’il est inutile de tenter quoi que ce soit tant que le président de la Chambre continue de s’accrocher aux avantages accumulés par son camp, en termes de postes-clés ou de bourrage de parasites, depuis le merveilleux contrat de Taëf». Retour donc à la source. De profits.
Peu charitables ou peu attentifs aux problèmes politiques aigus dans lesquels le cabinet se débat, des députés le harcèlent sur la question de la réforme administrative. En soulignant que le bel élan promis en fanfare semble se limiter au dégraissage de l’information officielle. Et à la suppression d’indemnités d’active consentie par le commandement de l’armée, comme...