Carburants - Nouvelle hausse des prix : 300 LL supplémentaires pour chaque bidon - Essence : les stations rechignent, l’État rassure

Comme chaque fois où une pénurie d’essence se fait sentir, les parties concernées, c’est-à-dire le ministère de l’Énergie et le syndicat des propriétaires de stations de carburants, se rejettent la responsabilité. Hier, alors que le président du syndicat Sami Brax confirmait la pénurie et l’attribuait au ministère à cause du retard de la publication des nouveaux prix, la direction générale du Pétrole, de son côté, assurait l’existence d’essence sur le marché. De son côté, le ministre de l’Énergie Mohammed Abdel-Hamid Beydoun s’empressait de publier le nouveau tarif des carburants qui accuse une hausse de 300 livres libanaises par bidon de 20 litres. Toujours est-il que certaines stations ont arrêté hier la distribution d’essence aux automobilistes. Dans une conférence de presse tenue au siège de l’Ordre de la presse, le président du syndicat des propriétaires de stations de carburants Sami Brax a dénoncé «la négligence et les accusations infondées destinées à camoufler la vérité» et assuré que la distribution des carburants constitue «un secteur vital d’aspect purement commercial et qui ne doit en aucun cas être assujetti à la politique». M. Brax a demandé au ministère de l’Énergie de mettre au point une échelle mobile des importations et de définir clairement la part des stations, le tarif douanier et le coût du transport «car le Liban est un pays importateur qui subit le contrecoup des fluctuations du marché international». Il a ajouté que «la crise que nous traversons à présent n’est en fait qu’un problème financier qui se pose aux sociétés importatrices du fait de la hausse internationale des prix et de la nécessité de transporter les carburants à bord de navires de construction récente». De son côté, le ministre de l’Énergie a fait paraître un communiqué définissant le mécanisme et les conditions d’importation des carburants par voie terrestre. Le communiqué précise qu’il est «permis d’importer de l’essence à 92, 95 et 98 octanes par voie de terre sous condition d’obtenir une licence préalable d’importation auprès du ministère de l’Énergie. Un certificat d’origine et un certificat d’analyse de la marchandise importée sont également requis». Le communiqué ajoute que les camions-citernes pourront décharger leur contenu dès que le laboratoire du ministère se sera assuré de la conformité du chargement aux normes exigées en analysant des échantillons prélevés à bord. Tout contrevenant, ajoute le communiqué, se verra retirer la licence d’importation. Quant au communiqué de la direction générale du pétrole au ministère de l’Énergie, il assure que «l’essence existe sur le marché local» et qu’il n’y a pas lieu de craindre une pénurie durant les vacances de Pâques. Le communiqué insiste sur le fait que «la poursuite des livraisons à partir de la raffinerie de Zahrani et à partir des réservoirs des sociétés importatrices, sur base des manifestes douaniers, 6 millions 251 mille 156 litres d’essence ont été livrés mercredi sur le marché, dont 1 million 657 mille 533 litres à partir de Zahrani». Un communiqué de la raffinerie de Zahrani a assuré qu’elle poursuivrait ses livraisons pour «assurer les besoins du marché durant la période des fêtes». La direction générale du pétrole a conclu son communiqué, en assurant que «les quantités distribuées excèdent les besoins du marché» et que «les navires chargés de dérivés pétroliers commenceront dès demain (aujourd’hui) à décharger leur cargaison de 150 000 tonnes qui couvriront les besoins du marché pendant un mois». Le nouveau tarif Entre-temps, les nouveaux prix en vigueur depuis hier sont comme suit par bidon de 20 litres : Essence 98 octanes : 15 900 LL. Essence 92 octanes : 15 500 LL. Essence sans plomb : 15 800 LL. Kérosène : 8 900 LL. Quant au fuel-oil, il sera vendu au prix de 150 dollars le kilolitre.