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Actualités - CHRONOLOGIES

Conférence - Le directeur du Celsa à Beyrouth - Carpentier : Le monde aura toujours besoin de journalistes

Désormais les étudiants du Dess-Information et communication de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ pourront (sur dossier) accéder à l’école doctorale, l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (Celsa) à l’Université Paris IV Sorbonne. Invité de l’USJ dans le cadre d’un accord de coopération entre le Dess-Information et communication de l’institution sise rue de Damas et le Celsa, le directeur de l’éminent centre parisien Jean-Baptiste Carpentier dispense actuellement un séminaire ayant pour thème «Communication et médias» aux étudiants beyrouthins. Aujourd’hui également, dans le cadre des activités annuelles organisées par le Dess-Information et communication de l’USJ, M. Carpentier participera à une table ronde ayant pour thème «Opinion publique et médias». Le PDG d’an-Nahar Gebrane Tuéni et le ministre des Déplacés Marwan Hamadé participeront également au débat qui sera tenu à 18h 30 à l’amphithéâtre du campus des sciences humaines de l’USJ, à la rue de Damas. Pour L’Orient-Le Jour, le directeur du Celsa s’est penché sur deux thèmes, essentiels pour les communicateurs et les journalistes : l’opinion publique que l’on «ne peut plus manipuler» et les nouvelles technologies des médias qui obligeront «beaucoup des personnes à se recycler». M. Carpentier se souvient dans ce cadre de l’époque où il a formé des monteurs vidéo pour France 3. Jusqu’à la première moitié des années soixante-dix, les images télé étaient prises sur des pellicules enroulées sur bobines. Le directeur du Celsa a assuré que malgré les nouvelles technologies de la communication, notamment les images que l’on transmet en direct, le refus de beaucoup d’assister à des événements en différé et l’accès à tous à l’information, «le monde aura toujours besoin de journalistes ; des reporters d’images, de sons, de textes, et des analystes qui proposent des réflexions, sans pour autant être historiens», a-t-il dit. Pour montrer l’importance des journalistes, il cite des exemples où ces derniers n’ont pas fait leur métier : la guerre des Malouines interdite de couverture et la guerre du Golfe monopolisée par CNN. Est-ce que pour Carpentier, qui a visité pour la première fois Beyrouth en 1996 et qui a déjà effectué plusieurs séjours aux Liban, l’opinion publique est la même dans les pays du Nord que dans les républiques du Sud ? «En apparence, dans les pays du Nord tout va très bien, nous avons des gouvernements qui gouvernent, des journalistes qui écrivent et un peuple qui pense», indique-t-il en relevant cependant que «ce n’est pas souvent le cas». Dans les pays du Sud, l’histoire semble un peu plus différente ; l’opinion publique est étroitement liée à la démocratie. Sur une échelle allant de 1 à 10, quel est le poids de l’opinion publique dans les pays du Sud ? «Elle compte autant que ses dirigeants la préparent pour compter», indique Carpentier. Une réflexion qui renvoie à «la conception que l’on a de la démocratie». Et de se demander si «les pays du Sud ont vocation à être des pays démocratiques». Se gardant de répondre à ce genre de question, M. Carpentier souligne que «si l’on répond par l’affirmative, il faudra remplir un certain nombre de conditions préalables, par exemple la laïcité de l’Etat et la place qui revient à l’État dans l’organisation de la société». Et d’ajouter que «l’on ne construit pas un État démocratique en deux ans ou en cinq ans». Combien d’années faudra-t-il pour construire l’opinion publique ? «On ne construit pas l’opinion publique, elle se construit elle-même sur la base des actes de ses dirigeants et de son vécu en société», déclare-t-il. Le directeur du Celsa, qui souligne que «l’opinion publique est avant tout hétérogène» croit en l’existence «de multiples petites sphères où les personnes discutent et échangent des idées entre elles». Pour les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs, il existe «des phénomènes d’attention et de sélection extrêmement forts ; ils attendent que les journalistes leur donnent ce qu’ils souhaitent avoir, des informations et des analyses qui répondent aux valeurs qu’ils ont et qui s’inscrivent dans leur cadre de vie». En effet, le choix de votre chaîne télé, hebdomadaire et quotidien, n’est pas gratuit.
Désormais les étudiants du Dess-Information et communication de la faculté des lettres et des sciences humaines de l’USJ pourront (sur dossier) accéder à l’école doctorale, l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (Celsa) à l’Université Paris IV Sorbonne. Invité de l’USJ dans le cadre d’un accord de coopération entre le...