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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Le patriarche maronite de retour cet après-midi à Beyrouth - Un accueil triomphal en préparation pour Sfeir

Des dizaines de milliers de Libanais devraient réserver cet après-midi un accueil triomphal au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à son retour d’une longue tournée en Amérique du Nord. Parti le 13 février, le chef de l’Église maronite a, durant les cinq semaines de sa tournée épiscopale, plaidé sans relâche à travers les États-Unis et le Canada pour que le Liban s’affranchisse d’une tutelle syrienne jugée trop pesante. À chacune des étapes de sa visite, le cardinal Sfeir a également appelé les Américains et les Canadiens d’origine libanaise – plus de 2 millions au total – à ne pas oublier leurs traditions religieuses et leur patrie d’origine, à la visiter et à y investir. Alors que dans les années 80, il avait rencontré le président Ronald Reagan, le prélat a été cette fois snobé tant par le président américain George W. Bush que par le secrétaire d’État Colin Powell. Le 7 mars, M. Powell a déclaré devant une commission parlementaire qu’un retrait syrien «n’était pas pour demain». Des déclarations unanimement interprétées par les médias libanais comme la confirmation que la tutelle de la Syrie sur le Liban avait toujours l’aval des États-Unis, peu soucieux de mécontenter Damas au moment où l’embargo international contre l’Irak donne des signes de faiblesse. Au Canada, en revanche, le cardinal Sfeir a été reçu par le Premier ministre Jean Chrétien. Manifestations d’appui Les manifestations de sympathie et les appels d’appui au patriarche se sont multipliés hier. Les partis chrétiens Forces libanaises (dissoutes), Courant patriotique libre et PNL ont appelé leurs sympathisants à saluer en masse le patriarche, mais le patriarcat maronite a exhorté les manifestants à n’arborer que des drapeaux libanais et des portraits du cardinal Sfeir. Tout au long du parcours entre l’aéroport et le patriarcat, des banderoles ont été déployées. Mais aucune halte n’est prévue sur le parcours. Quelque 100 000 personnes sont attendues sur l’esplanade du patriarcat à Bkerké, où le chef de l’Église maronite présidera un office d’action de grâces et prononcera un discours. Mme Nayla Moawad, épouse du président René Moawad, assassiné dans un attentat, et Mme Solange Gemayel, épouse du président Béchir Gemayel, également victime d’un attentat, ont toutes deux apporté leur appui aux positions du patriarche, estimant qu’il parle au nom de tous les Libanais. Réunis au domicile de M. Kabalan Issa el-Khoury, vingt-trois députés maronites ont salué le retour du patriarche, tout en appelant à la concorde nationale. La section estudiantine du Bloc national a demandé à tous les Libanais à se rendre au siège patriarcal de Bkerké pour y saluer le patriarche à son retour. Attaques de l’uléma Hammoud et du MUI M. Pierre Hélou, ministre d’État, a invité le parquet général et les services de sécurité à réagir et à sanctionner les auteurs des appels confessionnels menaçants pour le patriarche et ceux qui l’appuient, provenant du Akkar. Il est nécessaire de «punir ceux qui se rendent coupables d’incitation confessionnelle», a affirmé M. Hélou, dans un communiqué. «C’est vrai, a reconnu le ministre d’État, certains slogans exagérés sont lancés derrière le dos du patriarche. Mais ceci ne doit pas servir d’excuse à l’État pour qu’il continue d’ignorer les graves et nombreuses plaintes que le grand siège patriarcal élève». «L’État doit se montrer juste en accordant satisfaction à tous ceux qui réclament leurs droits politiques, conformément à l’accord de Taëf», a ajouté M. Hélou, qui a demandé «à ses amis, à ses partisans et à tous les Libanais de participer massivement à l’accueil du patriarche». Un uléma du Akkar, cheikh Rifaï Hammoud, avait demandé lundi aux députés, et en particulier à cheikh Mikhaël Daher de répondre aux prises de position du patriarche. «Ne pas le faire serait exposer les chrétiens du Akkar à des tracas», a souligné cheikh Hammoud, qui a demandé aux services de sécurité de communiquer cette prise de position aux responsables. Pour sa part, le Mouvement de l’unification islamique a profité des prêches du Nouvel An de l’Hégire pour s’en prendre au patriarche et aux organisations et partis politiques qui appuient son appel à l’indépendance et au redéploiement de l’armée syrienne. Cheikh Abdel-Razzak Zohbi, qui prêchait à la mosquée de Halba, en présence du chef du MUI au Liban-Nord Hachem Minkara, a accusé le patriarche de «faire bon marché» de la convivialité de l’environnement arabe du Liban et de l’unité nationale. L’uléma a commenté une phrase du patriarche, affirmant que «le Liban a deux visages, un visage musulman tourné vers le désert et un visage chrétien tourné vers la mer». «Cherche-t-on à porter offense au visage désertique, au profit des sociétés infidèles et impérialistes, que ça ne nous étonnerait pas de sa part et de la part de ses semblables», a déclaré l’uléma, qui a considéré les propos du chef de l’Église maronite comme «une atteinte au pacte d’entente nationale de Taëf, qui a consacré l’arabité et l’unité du Liban et tourné la page de la maudite guerre». Cheikh Zohbi a également accusé le patriarche d’être «secrètement» entré en contact avec des «agents de Lahd» à l’étranger. Il n’a pas ménagé non plus les «quelques bandes musulmanes corrompues par une politique confuse menée sous le slogan du nationalisme et de la libanité, et qui ont renié leur religion et se sont maronitisées politiquement». Pour lui, il est clair que «le maronitisme politique est l’un des visages du sionisme». Communiqué des FSI Les FSI ont publié un communiqué demandant aux automobilistes de ne pas garer leurs voitures sur l’itinéraire du convoi que doit suivre le chef de l’Église maronite. Cet itinéraire est le suivant : AIB – place Riad el-Solh – avenue Charles Hélou – Quarantaine – Dora – autoroute de Jal el-Dib – Antélias – tunnel de Dbayé – Bkerké.
Des dizaines de milliers de Libanais devraient réserver cet après-midi un accueil triomphal au patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, à son retour d’une longue tournée en Amérique du Nord. Parti le 13 février, le chef de l’Église maronite a, durant les cinq semaines de sa tournée épiscopale, plaidé sans relâche à travers les États-Unis et le Canada pour que...