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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Demain, les cloches sonneront le retour du patriarche - Sfeir : « Le canon n’a jamais rien résolu » - -

Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir qui clôture aujourd’hui son périple nord-américain et est attendu à Beyrouth demain après-midi a déclaré qu’au Liban, «certains se déclarent lésés alors que d’autres souffrent de la peur. En définitive, nous sommes tous lésés et nous avons tous peur». Le prélat a également précisé qu’il n’a jamais incité à la révolution, «car je suis un homme de religion», ajoutant que «le canon et le glaive n’ont jamais résolu aucun problème». Le cardinal Sfeir a entamé samedi après-midi, heure de Beyrouth, sa visite à Halifax, dernière étape de sa tournée au Canada. De l’aéroport où il a été triomphalement reçu par plusieurs centaines de Canadiens d’origine libanaise, il s’est dirigé, avec les membres de la délégation qui l’accompagne, vers l’église Notre-Dame du Liban pour y célébrer l’office divin. Dans une courte allocution de bienvenue, le curé de la paroisse maronite de Notre-Dame du Liban, Mgr Khairallah Awkar, a insisté sur l’impact des prises de position du cardinal Sfeir dont «la voix se fait entendre chaque fois qu’il s’agit de prendre la défense de n’importe quel Libanais». À Windsor, le patriarche Sfeir a reçu, vendredi après-midi, heure de Beyrouth, une délégation conjointe des Kataëb, du Parti national libéral et des Forces libanaises. Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, les représentants des trois partis ont mis toutes leurs possibilités à la disposition du patriarche et ont exprimé le vœu de voir le Liban redevenir, grâce à ses efforts, redevenir un «État libre, souverain et indépendant». À une délégation de Libanais originaires de la bande frontalière venus l’informer des «épreuves que subissent nos parents» et de la situation de nombreux Libanais, toutes confessions confondues, qui se sont vu contraints de se réfugier en Israël, Mgr Sfeir a répondu qu’il avait déjà demandé aux responsables canadiens de leur accorder asile jusqu’au règlement de leur cas. Le cardinal Sfeir a ensuite célébré l’office divin au monastère Saint-Charbel où il a été accueilli au son des cloches, puis en l’église Saint-Paul où il a pénétré à la tête d’une procession de soixante évêques et prêtres. Une réception devait ensuite être donnée en l’honneur du patriarche en présence notamment du vice-président du gouvernement canadien Herb Gray, du député fédéral Joe Comartin, du maire de Windsor Mike Hurst et de l’imam de la ville cheikh Abdallah Hammoud, à la tête d’une délégation. Dans son allocution de bienvenue, cheikh Hammoud a déclaré que «musulmans et chrétiens du Liban doivent se rencontrer autour de trois principes : le dialogue, le partenariat et la coopération». Prenant la parole, le curé de la paroisse de Windsor a insisté sur les principes suivants : le Liban, patrie définitive de 10 452 kilomètres carrés, n’appartient qu’à ses fils ; le refus de l’hégémonie et de la sujétion ; le retour des Palestiniens dans leurs foyers ; le droit de vote pour les émigrés ; enfin, le retour des exilés et la libération des Libanais détenus en Israël. Dans son discours, le patriarche Sfeir a insisté sur l’importance de l’analyse faite par l’imam Hammoud qui «résume notre situation actuelle en ce sens qu’il n’existe plus que deux catégories de Libanais : ceux qui se considèrent lésés et ceux qui ont peur. En définitive, les deux catégories se sentent lésées et ont peur. Ils ont réussi à nous diviser, mais nous savons pertinemment que le Libanais ne craint pas son concitoyen car nous sommes tous les fils du même pays, qui ne peut se relever grâce à une seule religion, ni grâce au régime du parti unique». Au cours d’une conférence de presse organisée à Windsor, Mgr Sfeir a déclaré : «Je suis un homme de religion. Je n’incite pas à la révolution car le canon et le glaive n’ont jamais pu résoudre un seul problème. Chrétiens et musulmans désirent libérer leur pays de la tutelle qui lui est imposée, être les amis de la Syrie et ceux d’Israël une fois la paix instaurée. Mais le Liban ne peut, à lui seul, conclure la paix avec Israël même s’il lui a été imposé d’être seul en guerre avec ce pays». Bkerké : les préparatifs de la cérémonie d’accueil Le secrétariat général du patriarcat a fait paraître hier un communiqué détaillant les préparatifs de l’accueil réservé à Mgr Nasrallah Sfeir. Le communiqué précise que le patriarche maronite est attendu demain, mardi, à 16 heures à Bkerké, où il sera accueilli par les officiels qui l’accompagneront jusqu’au siège du patriarcat. À 16 heures, les cloches de toutes les églises sonneront pour annoncer son retour au Liban. Sitôt arrivé à Bkerké, le prélat célébrera une messe d’action de grâces. Le communiqué conclut en demandant aux délégations venues féliciter Mgr Sfeir de respecter l’aspect religieux et national de la cérémonie et de ne pas l’exploiter à des fins personnelles ou partisanes et les prie de se contenter de ne brandir que des drapeaux libanais et des portraits du patriarche. D’ailleurs, des appels dans ce sens ont été lancés en week-end, notamment par le comité de coordination groupant le PNL, le Courant patriotique libre (CPL, aouniste), les Forces libanaises, le bloc parlementaire de «la décision populaire» que préside M. Farès Boueiz, ainsi que par M. Boutros Harb, député du Batroun.
Le patriarche maronite Mgr Nasrallah Sfeir qui clôture aujourd’hui son périple nord-américain et est attendu à Beyrouth demain après-midi a déclaré qu’au Liban, «certains se déclarent lésés alors que d’autres souffrent de la peur. En définitive, nous sommes tous lésés et nous avons tous peur». Le prélat a également précisé qu’il n’a jamais incité à la...