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Actualités - CHRONOLOGIES

Des loyalistes critiquent les positions de Nasrallah

Pour les chancelleries amies, encore nombreuses fort heureusement, la confessionnalisation actuelle du discours politique constitue pour le Liban une sérieuse menace. Cet avis est du reste partagé par nombre de pôles locaux. Qui estiment que le sectarisme qui se développe risque d’anéantir toute chance de voir les Libanais s’entendre ne serait-ce qu’au niveau des principes ou des constantes nationales. «Il faut réaliser, relèvent à l’unisson deux diplomates, l’un arabe et l’autre occidental, que la situation régionale, confuse et tendue, rapproche ipso facto ce pays, maillon faible de la chaîne, de son point de rupture. Si en plus les Libanais commencent à s’interpeller sur le mode confessionnel, qui ravive des plaies mal cicatrisées, ils courent tout droit à leur perte. Commune». – De leur côté, des loyalistes trouvent «évident, comme on le voit à la Chambre, que les querelles intestines compromettent le plan de redressement économique élaboré par le gouvernement. Car, pour sa réussite, il faut de la confiance et, partant, de la stabilité. Politique autant que sécuritaire». Et de se focaliser ensuite, à titre d’exemple frappant, sur les récentes déclarations de sayyed Hassan Nasrallah. Selon les commentateurs cités, le numéro un du Hezbollah «a paru, dans son plaidoyer en faveur du maintien des forces syriennes, dénigrer l’armée nationale. D’une part, il n’a pas voulu lui reconnaître la capacité de contrôler seule le terrain à l’intérieur, comme elle vient pourtant d’en faire la démonstration à l’occasion du 14 mars. Et d’autre part, il a affirmé que seule la Résistance peut contenir Israël et le dissuader de toute agression, terrestre, maritime ou aérienne. Pour indiquer sans ambages que l’armée ne doit pas être déployée dans la région frontalière. En outre, en faisant résonner les tambours de guerre et en proclamant que l’unique priorité du Liban reste le danger israélien, le leader du Hezbollah gomme d’un trait la raison d’être même du gouvernement actuel qui est de juguler la crise économique. Il traite en effet par le mépris les efforts déployés pour attirer les investisseurs ou les aides et pousse au contraire les capitaux à fuir. Le sayyed situe en effet le débat sur un plan sismique qui fait peur. D’autant qu’il prend soin de souligner qu’il n’y a aucun inconvénient à ce que la Syrie mais surtout l’intifada palestinienne tirent profit de la situation au Sud». Abondant dans ce sens, un autre observateur se demande «si le sayyed ne déborde pas du cadre consensuel fixé lors de sa dernière rencontre avec le chef du gouvernement. Il est peu probable que la ligne dure adoptée par le Hezbollah ait l’aval d’un pouvoir qui doit quand même se soucier de faire vivre les Libanais et de leur assurer le pain quotidien». «Il faut cependant souligner, poursuit cette personnalité, que les propos en flèche du chef du Hezbollah s’inscrivent dans la tonalité agressive des instructions données à d’autres formations de l’intérieur pour contrer Aoun, en agitant le spectre de la guerre civile. Personne n’opère motu proprio et il y a un chef d’orchestre qui distribue les partitions. Tel mouvement manifeste dans la rue. Et tel autre fait parler ses chefs. L’objectif, on s’en doute, est d’apporter une réponse concrète à cette question que posent, entre autres, Bkerké, Moukheiber et Joumblatt : les forces syriennes, pourquoi faire ? Cette réponse toute simple serait donc : mais pour contenir les uns et les autres, pour vous empêcher de vous entre-déchirer de nouveau». En somme, si la contre-contestation locale n’existait pas, on l’aurait inventée. «C’est peut-être bien ce qui s’est produit», conclut la personnalité citée, avec un haussement d’épaule.
Pour les chancelleries amies, encore nombreuses fort heureusement, la confessionnalisation actuelle du discours politique constitue pour le Liban une sérieuse menace. Cet avis est du reste partagé par nombre de pôles locaux. Qui estiment que le sectarisme qui se développe risque d’anéantir toute chance de voir les Libanais s’entendre ne serait-ce qu’au niveau des principes...