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Actualités - CHRONOLOGIES

MANIFESTATIONS - L’armée en état d’alerte depuis hier face à la mobilisation estudiantine aouniste - Une action « à la Gandhi » pour « libérer - les universités de la présence militaire syrienne »

«Ce n’est pas contre les Syriens, ou pour un rééquilibrage des relations libano-syriennes, ou contre la présence armée syrienne au Liban. Ce que nous voulons, c’est libérer les universités libanaises de la présence militaire syrienne. C’est tout. Nous ne voulons plus perdre notre temps avec toutes les marionnettes que l’on a, ici, au Liban. Dans tous les cas, ce n’est pas à partir de la faculté des lettres de l’UL que l’on va libérer le Golan». Les militants estudiantins aounistes interrogés hier par L’Orient-Le Jour ont été unanimes. Ce qui compte pour eux, maintenant, c’est cela, uniquement cela : ne plus voir de forces armées étrangères – ou autres – autour des campus universitaires. Ce qui compte pour eux, en cette date symbolique du 14 mars qui correspond au douzième anniversaire de «la guerre (lancée par le général en exil en 1989) de libération contre l’occupant syrien», c’est entreprendre des actions «pacifiques, silencieuses et à la Gandhi pour exprimer le rejet de l’occupation syrienne». Voilà pourquoi, à partir de 11 heures aujourd’hui, les cours s’arrêteront dans l’ensemble des universités où «notre courant est particulièrement présent». C’est-à-dire l’USJ (Huvelin, ESIB et FFM), l’UL (deuxièmes sections – notamment Fanar), l’USEK, la LAU, la NDU, La Sagesse, la CIT «et l’AUB si nous y arrivons». Et à partir de midi, les étudiants organiseront des points de rassemblement dans chacune des universités, pour finir par se diriger vers un lieu central que les organisateurs, pour des raisons évidentes, se gardent bien de révéler – un établissement académique certainement mitoyen d’une base militaire syrienne. Sauf que le rassemblement de tous les étudiants risque fort de se terminer en sit-in, empêchés qu’ils seraient de quitter leurs établissements universitaires respectifs. «Par l’armée, évidemment. Et encore faut-il que nous puissions y aller, à l’université. C’est à un véritable branle-bas de combat de l’armée que nous assistons ce soir (hier)». Effectivement, tous les accès d’Achrafieh ont été bouclés hier soir, les blindés étaient présents en grand nombre au niveau de Béchara el-Khoury et de la place des Martyrs, tout comme sur la place Sassine. Rappelons que la direction générale de l’orientation au sein de l’armée avait mis en garde contre les «provocations qui menacent l’ordre public dans le pays et qui se répercutent négativement sur la stabilité politique, sociale et économique». Une mise en garde que n’a pas manqué de dénoncer, hier, un communiqué du bureau de presse du général Michel Aoun. Quant à la représentation politique à l’occasion de la manifestation, elle se limitera au seul courant aouniste. Que ce soit les sources proches des Forces libanaises, du Bloc national ou du Parti national libéral – interrogées par L’Orient-Le Jour –, toutes ont laissé le choix à leurs sympathisants estudiantins de participer ou non à la mobilisation d’aujourd’hui. Ce qui ne les a pas empêchés, pour la plupart, de déplorer le manque de préparation ou de concertation, et de s’étonner, à l’instar du PNL, de la réaction du gouvernement : «Ce sont des jeunes, des étudiants, qui veulent protester, qui veulent s’exprimer librement. C’est tout ce qu’il y a de plus innocent»... Et les sources proches du PNL n’ont pas manqué de regretter cette absence de communication, promettant «de faire beaucoup mieux la prochaine fois, très bientôt». Une question enfin au sujet des raisons pour lesquelles les organisateurs de la manifestation n’en ont pas notifié le ministère de l’Intérieur. «Vous connaissez les conditions : il faut le faire deux semaines à l’avance, donner une liste d’a u moins cinquante noms, etc. Dans tous les cas, on savait qu’ils allaient refuser...». Il n’empêche, voilà le seul et unique reproche qu’on pourrait leur faire.
«Ce n’est pas contre les Syriens, ou pour un rééquilibrage des relations libano-syriennes, ou contre la présence armée syrienne au Liban. Ce que nous voulons, c’est libérer les universités libanaises de la présence militaire syrienne. C’est tout. Nous ne voulons plus perdre notre temps avec toutes les marionnettes que l’on a, ici, au Liban. Dans tous les cas, ce n’est...