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Actualités - REPORTAGES

La science et la médecine - au Proche-Orient ancien

L’éducation des scribes comportait donc certains éléments de philologie mais, comme toutes les autres sciences qu’on enseignait aux futurs scribes, celle-ci était essentiellement utilitaire et empirique. Malgré les progrès considérables de la science mésopotamienne – la seule dont on puisse faire état, car la science hittite n’en fut qu’un reflet -, jamais la recherche ne prit un caractère spéculatif et désintéressé. La philologie était avant tout une méthode éducative. Comme elle, la botanique ou la zoologie n’étaient guère constituées que d’interminables listes de termes : l’apprenti scribe devait les apprendre par cœur et les reproduire sans faute. Les mathématiques étaient indispensables à l’administration des grands domaines : l’élève devait connaître les équivalences entre les diverses unités de mesure – longueur, poids, capacité – et résoudre des problèmes concernant les canaux ou la superficie des champs. L’agronomie faisait vraisemblablement partie du programme, si l’on en croit un texte qui met en scène un père donnant à son fils des conseils pour l’exploitation de ses domaines : conseils fictifs qui revêtaient certainement d’une forme plus vivante l’un des enseignements de l’école. L’astrologie enfin était, on le sait, une des méthodes préférées de la mantique orientale : elle s’apprenait sans nul doute dans certaines écoles très spécialisées, contrôlées par les temples. Non seulement la science n’approcha jamais d’une spéculation désintéressée, mais ses méthodes même étaient loin de permettre une élaboration rationnelle des données de l’expérience. De l’énumération aussi complète que possible de toutes les observations, de toutes les données expérimentales, aucune conclusion logique n’était jamais explicitement déduite. Lorsque différentes opérations mathématiques se fondaient sur une série de calculs de type semblable, ces calculs étaient chaque fois refaits d’un bout à l’autre, sans qu’on songeât à en abstraire une formule utilisable dans tous les cas analogues. De même, dans la médecine orientale, aucun diagnostic ne se fonda jamais sur la constatation d’un lien probable ou nécessaire entre tel symptôme et telle maladie. Les méthodes curatives demeuraient le plus souvent liées à la magie. Sans doute employait-on un grand nombre de médicaments, dont l’origine était très diverse, animale, végétale ou minérale; sans doute connaissait-on certaines opérations chirurgicales; mais en fait les ablutions et les exorcismes demeuraient le remède souverain pour éliminer l’impureté ou faire fuir les démons, considérés comme les principaux artisans de la maladie. Jean Deshayes «Les civilisations de l’Orient ancien».
L’éducation des scribes comportait donc certains éléments de philologie mais, comme toutes les autres sciences qu’on enseignait aux futurs scribes, celle-ci était essentiellement utilitaire et empirique. Malgré les progrès considérables de la science mésopotamienne – la seule dont on puisse faire état, car la science hittite n’en fut qu’un reflet -, jamais la...