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Actualités - CHRONOLOGIES

Festival d’al-Bustan - Arcata Stuttgart : souveraine élégance, même dans la mélancolie…

Monde sonore élégant, feutré et aux éclats tempérés que celui de l’ensemble Arcata Stuttgart placé sous la direction de Patrick Strub et en soliste l’hautboïste le professeur Ingo Goritzki. Au menu, un choix d’œuvres originales et légèrement métissées, un peu comme une discussion qui ne s’écarterait pas d’un ton de bonne compagnie, allant des partitions de Mozart à Vivaldi en passant par Puccini, Albinoni et Barchet. Ouverture avec le divin Mozart par un des trente «divertimenti» (k 138) – en trois mouvements – composé à l’âge de seize ans! Génie précoce mais d’une étonnante maturité que celui du maître de Salzbourg dont ce «divertimento» tout en aérienne vivacité et légèreté reflète l’incroyable beauté sonore d’une rayonnante narration toute en grâce et d’une joie primesautière. Présence des violonts «chantants» et d’une débordante énergie et lumière sur les violes et les violoncelles intervenant avec beaucoup de douce autorité mais aussi un certain charme renforçant une mélodie toute en souplesse. Romantisme inconnu pour la musique de chambre avec Giacomo Puccini dont on connaît à peine ici la voix si caractéristique pourtant dans le repertoire lyrique. I Crisantemi sont bien des chrysanthèmes à la fragrance grave annonçant les tragiques vocalises d’une Madame Butterfly désespérée et brisée d’amour. On écoute ici avec ravissement cet «air» puccinien au parfum d’une souveraine élégance, même dans son extrême et déchirante mélancolie… Clarté des sons chaleureux du hautbois sur fond de rigueur de Bach avec le concerto (pour orchestre et hautbois) – en trois mouvements – de Tomaso Giovanni Albinoni. Narration de cour d’une grande simplicité et d’un lyrisme contenu dominée par un hautbois qui, tout en dialoguant délicieusement avec l’orchestre, laisse au morceau son entière liberté quant au rythme et à la mélodie constamment vifs et d’une élégance de cour, vénitienne, sans nul doute... Après l’entracte, place à Vivaldi qui prolonge l’atmosphère de riante frivolité de la ville des Doges, lui dont le style est si proche d’Albinoni et dont on écoute un des 500 concerto (RV461) – en trois mouvements – où le hautbois et l’orchestre engagent un discours voluptueux à deux voix alternant phrases alertes et rêverie cotonneuse. Avec des moments forts jouant surtout des contrastes marqués où les violons ont un rôle prédominant sans oublier de céder la vedette à un hautbois usant de toutes les séductions sonores. Pour terminer, une symphonie (pour cordes) de Siegfried Barchet, compositeur contemporain peu connu du grand public mais qui fut un éminent violoniste en son temps. Né à Stuttgart en 1918, ce musicien qui a dédié justement cette symphonie, écrite en 1968, à l’Orchestre de chambre de Stuttgart, est surtout influencé par Anton Bruckner. Lyrisme poignant, oscillant entre une certaine élévation mystique et une méditation teintée de tristesse. Angoissée, tendue, parfois éruptive et d’une stridence maîtrisée, d’une facture résolument moderne, cette œuvre est dominée par des dissonnances harmoniques et des enchaînements d’accords se succédant pour une conclusion harmonieuse. Salves d’applaudissement d’un public recueilli et qui, à force d’insistance, a pu savourer deux bis. Deux pièces, courtes et concises mais brillantes comme des bijoux ciselés de mains d’orfèvre. Tout d’abord le Capriel Suite de Peter Wallock et ensuite un délicieux passage tout en pizzicatti du ballet Don Juan de Gluck.Un enchantement!
Monde sonore élégant, feutré et aux éclats tempérés que celui de l’ensemble Arcata Stuttgart placé sous la direction de Patrick Strub et en soliste l’hautboïste le professeur Ingo Goritzki. Au menu, un choix d’œuvres originales et légèrement métissées, un peu comme une discussion qui ne s’écarterait pas d’un ton de bonne compagnie, allant des partitions de...