La Finul aurait été empêchée de patrouiller à Kfarchouba

Des militants du Hezbollah et des habitants ont empêché hier une patrouille de la Finul de s’approcher du village de Kfarchouba à la frontière avec Israël, a indiqué un correspondant de l’AFP. Cette action a suscité une violente réaction du porte-parole de la Finul, Timour Goksel, qui a indiqué que «l’obstruction des actions de la Finul dans toute sa zone d’opérations est un acte sérieux» et qu’il allait «en référer à un haut niveau», sans autre précision. Le Hezbollah a démenti toute implication dans cet incident. Une dizaine de personnes installées au bord de la route qui mène à Kfarchouba, village adjacent à un secteur controversé de la frontière libano-israélienne, ont dépêché deux émissaires vers une patrouille motorisée des Casques bleus indiens de la Finul qui s’approchait du village. Les émissaires ont brièvement parlementé avec les militaires qui ont rebroussé chemin, selon un correspondant de l’AFP. Un des émissaires, disant appartenir au Hezbollah, a indiqué, sous couvert d’anonymat, avoir signifié aux soldats onusiens qu’ils ne pourront patrouiller dans le secteur tant que leur poste en préfabriqué, érigé jeudi près de la Porte de Hassan, dans le secteur oriental de la frontière, ne sera pas démonté. Rappelons que la Finul avait interrompu vendredi l’installation de ce nouveau poste après une première intervention des habitants et des militants du Hezbollah qui ont affirmé craindre que le poste ne serve de prétexte pour concrétiser le tracé de la ligne bleue, tenant lieu de frontière pour l’Onu et devant en principe être amendé dans ce secteur en faveur d’Israël. M. Goksel avait déclaré qu’il s’agissait d’un «poste provisoire car la Finul n’installe de poste fixe qu’avec l’assentiment des autorités libanaises». Des sources proches du Hezbollah ont effectivement affirmé que les autorités concernées n’avaient pas été mises au courant de cette mesure. Selon le porte-parole de la Finul, ce poste devait «permettre aux habitants d’exploiter leurs terres dans ce secteur qui leur était interdit depuis 30 ans» et également «aider la Finul à boucher un trou dans le dispositif de surveillance de cette partie de la frontière». Par ailleurs, des chasseurs israéliens ont franchi hier le mur du son au-dessus de Beyrouth, provoquant un bang supersonique avant de se diriger vers la Békaa.