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Actualités - CHRONOLOGIES

Expectative inquiète - dans les chancelleries, à Beyrouth

Beaucoup d’interrogations dans les cercles diplomatiques de Beyrouth après la prise de pouvoir du Likoud en Israël. Condensant l’avis général des chancelleries, un diplomate européen souligne qu’au stade actuel «la prudence s’impose sur tous les plans». «Certes, ajoute-t-il, le passé du nouveau dirigeant israélien est un indice à prendre en compte. Ses orientations déclarées aussi. Mais la situation est versatile, tant au niveau de la confrontation régionale qu’à celui de la politique intérieure israélienne. Il ne faut donc pas sauter aux conclusions. Ni se lancer dans des spéculations avant d’avoir une meilleure idée sur les points suivants : – La composition du nouveau Cabinet israélien. Le chef du Likoud réussira-t-il à former avec les travaillistes ce gouvernement d’union nationale qu’il prône ? Conséquemment et subséquemment, pourra-t-il se mettre d’accord avec la gauche au sujet du processus de paix ? Les deux partis sont-ils en mesure d’accorder leurs violons, très discordants, sur des questions-clés comme la création d’un État palestinien, le retour des réfugiés ou le statut de Jérusalem ? M. Sharon peut-il envisager de gaieté de cœur de confier le portefeuille des Affaires étrangères à une figure symbolique comme M. Shimon Pérès, pour tranquilliser les esprits au sujet de la volonté de paix d’Israël ? Et s’il n’arrive pas à mettre sur pied un Cabinet d’union nationale, pourra-t-il tenir longtemps les rênes à la tête d’un gouvernement formé avec l’extrême-droite ? – L’éventail éclaté de la Knesset actuelle permet de se demander si l’on ne va pas en Israël, encore une fois, vers une dissolution et des législatives anticipées. Cette probabilité provoquerait évidemment une nouvelle période de gel au niveau des négociations avec les Palestiniens. Et la région retiendrait son souffle, car la phase à venir pourrait être fortement troublée». Cependant, ce diplomate occidental croit savoir qu’Israël «cherche à calmer le jeu sur le terrain. Il souhaite voir l’intifada s’éteindre et ne pas avoir de problèmes militaires à sa frontière avec le Liban. Bien entendu, une telle orientation bénéficie du plein appui de l’Amérique comme de l’Europe, soucieuses de préparer le terrain à la réactivation du processus de paix. Sans compter que dans l’état actuel de tension, une recrudescence du cycle de violence ou l’ouverture d’un nouveau front accroîtraient nettement le risque d’une guerre ouverte qui sonnerait le glas de ce processus». Martelant ce thème, la personnalité citée affirme que «d’éventuelles actions contre Israël à partir du Sud entraîneraient une sévère riposte visant ensemble le Liban et la Syrie. Parallèlement, une escalade sensible de l’intifada aurait pour conséquence de faire pousser à l’exode la population arabe d’Israël, soit vers les territoires de l’Autorité palestinienne soit vers la Jordanie. Cela permettrait à Sharon d’exécuter son vieux projet consistant à faire du royaume une patrie de rechange pour les Palestiniens. D’où la pertinence des conseils de retenue occidentaux, le maintien d’un statu quo de trêve étant le meilleur moyen de déjouer des projets aussi dangereux pour la région». Mais comme on sait, les Arabes et plus particulièrement les Palestiniens, voient les choses sous un autre angle. À leurs yeux, l’instauration d’un tel statu quo de trêve permettrait à Israël de dormir sur ses deux oreilles. Et de geler indéfiniment les pourparlers de paix, du moment que son objectif principal, à savoir la sécurité, est assuré.
Beaucoup d’interrogations dans les cercles diplomatiques de Beyrouth après la prise de pouvoir du Likoud en Israël. Condensant l’avis général des chancelleries, un diplomate européen souligne qu’au stade actuel «la prudence s’impose sur tous les plans». «Certes, ajoute-t-il, le passé du nouveau dirigeant israélien est un indice à prendre en compte. Ses orientations...