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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

Manifestation - Lancement de l’année de la francophonie couronnée par le sommet d’octobre - Salamé : Place à la créativité, à l’échange et au dialogue

Les astres l’ont prédit : 2001 sera l’année de tous les bonheurs et à entendre le ministre de la Culture, chargé de la préparation du sommet de la francophonie, on se dit qu’elle tiendra probablement ses promesses. Souriant, patient et dégageant en même temps une formidable énergie, Ghassan Salamé a lancé hier le programme de cette «année de la francophonie» qui s’annonce particulièrement alléchant, couvrant les domaines politique, diplomatique, scientifique, culturel et touristique. Présentation complète sans être lassante, réponses précises et pointes d’humour, le ministre a réussi à motiver les nombreux journalistes présents, mettant tout le monde à contribution pour que le Liban ne laisse pas passer cette occasion unique de se (re)positionner sur la scène internationale, en se présentant comme un véritable forum de dialogue des cultures. Jamais sans doute la salle de conférence du ministère de la Culture n’avait connu une telle affluence. Plus de trente journalistes avec leurs équipements lourds et leurs téléphones portables ont investi les lieux pour assister à la conférence de presse de lancement de l’année de la francophonie. Il leur a même fallu se serrer pour laisser un tout petit passage à un Ghassan Salamé épuisé mais souriant et plein de bonne volonté. Son équipe, discrète et efficace, veillait aux détails alors que lui se consacrait à la présentation des activités de cette année qui s’annonce riche en événements heureux. Bien que le texte posé devant lui soit rédigé en français, le ministre s’est exprimé en arabe, au grand dam des correspondants de la presse étrangère. Mais tout le monde a finalement compris que le neuvième sommet de la francophonie qui doit se tenir à Beyrouth les 26, 27 et 28 octobre est une chance unique pour le Liban et que le ministre Salamé fera tout pour que ce ne soit pas un rendez-vous manqué. D’ailleurs, Salamé a insisté sur le fait que cet événement n’intéresse pas seulement les francophones. «Tous les Libanais sont concernés et si nous savons l’exploiter, il profitera au pays tout entier». Le sommet, couronnement de toute une année d’activités Salamé a précisé que le sommet, qui doit réunir 55 chefs d’État des pays de la planète francophone, n’est que le couronnement d’une année riche en manifestations culturelles, scientifiques, diplomatiques et politiques. Elles commenceront d’ailleurs ce week-end, par la présentation d’une pièce de théâtre écrite et réalisée par un Québécois d’origine libanaise Wajid Moawad et la fête se poursuivra jusqu’en décembre. Pour le Liban qui avait raté son rendez-vous de 1999, lorsque Beyrouth avait été déclarée capitale culturelle du monde arabe, c’est une véritable aubaine et un horizon nouveau qui s’ouvre enfin. Selon M. Salamé, le tiers des pays de la communauté internationale seront représentés au Liban au cours du sommet et ils constituent une image réduite de cette communauté, dans sa diversité entre pays riches, moins riches et pauvres. Ce sera aussi le premier sommet de la francophonie à se tenir dans un pays arabe. Ce qui fera peser sur les épaules du Liban la responsabilité de défendre ses positions, ainsi que celles de la cause arabe en général, notamment au sujet de la conclusion d’une paix globale et juste. Le Liban, pilier du monde arabe et défenseur de ses droits ? On croit rêver ou en tout cas, on se croit revenu en arrière lorsque le président Frangié défendait la cause palestinienne à la tribune des Nations unies… Pour M. Salamé, ce sommet et les activités qui le précéderont ou le suivront permettront justement au Liban de reconquérir la place perdue sur la scène arabe et internationale, à condition de ne pas échouer dans l’organisation de ce programme. Au cours du sommet, le Liban doit accueillir plus de 2 500 invités entre les délégations officielles et les invités, en plus d’un millier de journalistes. Il faudra bien sûr établir toute une infrastructure pour installer ces personnes et le gouvernement a déjà débloqué 4 millions de dollars à cet effet. Le coût total devrait atteindre les dix millions de dollars, mais le Liban a sondé les pays donateurs et certains se sont déclarés prêts à participer au financement en envoyant du matériel ou en formant les équipes chargées de l’organisation ou de la sécurité. Convaincre les invités qu’il faut revenir Le ministre a aussi précisé que ce sommet sera l’occasion de resserrer les liens entre le Liban et la diaspora, «d’autant que certains libanais installés en Afrique sont actuellement inquiets pour leur avenir. Le sommet et les réunions diplomatiques qui l’accompagnent seront l’occasion pour le Liban d’évoquer ce thème avec les responsables des États africains francophones». Le ministre a expliqué encore que cette année sera l’occasion pour le Liban de montrer ses multiples facettes, sur les plans économique, scientifique, culturel et touristique. «Nous devons convaincre nos invités qu’il faut absolument revenir, c’est pourquoi des activités couvrant tous les domaines de la créativité sont prévues». Des congrès scientifiques sur la médecine et l’informatique ainsi que des forums pour les hommes d’affaires francophones se tiendront dans le courant de l’année. Le tourisme sera aussi privilégié, notamment le tourisme culturel, ainsi que les manifestations artistiques. Au moins deux expositions de peinture sont prévues dans le courant de l’année et certains artistes se sont déclarés prêts à s’installer au Liban pour une courte période afin d’encourager leurs homologues libanais. Sur le plan musical, de nombreux concerts sont aussi prévus, classiques et populaires. L’opéra de Paris et l’orchestre philharmonique de France se produiront alors que le festival musical de La Rochelle se tiendra à Beyrouth. Danses, films, expositions de photos, ce sera donc une grande fête de la culture, des rencontres et de l’échange que devrait offrir le Liban tout au long de l’année. De plus, un village des cultures francophone sera installé au centre-ville et ouvert à tout le monde, afin de permettre à tous ceux qui le désirent de se familiariser avec les cultures du monde francophone. Tout une structure a été créée pour pouvoir gérer les activités prévues et permettre au Liban de réussir son organisation. Un comité d’organisateurs regroupant les responsables des institutions concernées ainsi que les représentants des ministères a été formé dans ce but, de même que les municipalités ont été mises à contribution, notamment la municipalité de Beyrouth, cette ville étant le théâtre d’un grand nombre d’activités. Enfin, un secrétariat général du sommet a été mis en place pour veiller à la logistique et il a établi son siège principal à la rue Foch. Et, dernière institution, un comité pour la rédaction du document de travail que présentera le Liban à la conférence préparatoire du sommet qui se tiendra la semaine prochaine au Tchad. Ce document résumera le thème général du sommet, axé sur le dialogue des cultures et permettra au Liban de développer sa position et celle des pays arabes dont il est en quelque sorte le porte-parole dans le cadre de la planète francophone. «Pour bon nombre de pays, le dialogue des cultures est peut-être un luxe, mais c’est le défi quotidien des Libanais qui en font une source d’enrichissement et d’ouverture». Salamé a été clair, l’année de la francophonie sera l’occasion pour le Liban de montrer à ses compagnons dans la francophonie sa particularité et son ouverture ainsi que son destin de pays message et de terre d’échanges. Un grand programme et surtout un retour à l’essence même de ce pays, longtemps noyé dans les contraintes de la politique interne et des considérations étroites. Salamé a aussi profité de l’occasion pour montrer les symboles officiels de ce sommet : le logo de la francophonie avec en plus un cèdre à 5 barres, symbolisant l’expansion de la diaspora libanaise dans les 5 continents. L’affiche officielle respecte le thème général de dialogue des cultures et l’affiche culturelle est une merveille de créativité. La créativité, l’imagination et le talent seront d’ailleurs les invités de marque de la grande fête francophone dont le Liban sera le théâtre tout au long de l’année.
Les astres l’ont prédit : 2001 sera l’année de tous les bonheurs et à entendre le ministre de la Culture, chargé de la préparation du sommet de la francophonie, on se dit qu’elle tiendra probablement ses promesses. Souriant, patient et dégageant en même temps une formidable énergie, Ghassan Salamé a lancé hier le programme de cette «année de la francophonie» qui...