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Actualités - CHRONOLOGIES

Église - Clôture de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens - Le Liban, « lieu de dialogue » œcuménique par excellence

La semaine de prière pour l’unité des chrétiens a été conclue hier par des appels à faire du Liban non seulement un «lieu privilégié de dialogue» en vue de l’unité des Églises, mais aussi en vue de «la paix entre les religions». Des messes et des offices de prière œcuméniques ont marqué, partout au Liban, la clôture de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. L’un des plus significatifs de ces offices a été organisé, comme chaque année, en l’église protestante française de Beyrouth, en présence du pasteur de cette église, le rév. Robert Sarkissian, du secrétaire général M. Harès Chéhab et de membres du Comité national pour le dialogue islamo-chrétien, dont M. Abbas Halabi. Dans une homélie prononcée pour la circonstance, Mgr Boulos Matar, archevêque maronite de Beyrouth, a salué le Liban comme «un lieu privilégié de dialogue en vue de l’unité des Églises, à l’intérieur du christianisme, et celle du monde, par le dialogue islamo-chrétien qui unit entre eux ses fils, tant par la réflexion quotidienne que par les échanges de la culture et de la réflexion». Voici des extraits de l’homélie de Mgr Boulos Matar : «L’honneur qui m’échoit de prendre la parole devant votre chère assemblée me remplit autant de joie que de crainte, toutes deux immenses. «J’éprouve tout d’abord la joie de participer à cette prière pour l’unité des chrétiens par laquelle nous nous unissons tous à Notre Seigneur qui, avant de quitter le monde vers Son Père a prié pour que Ses disciples demeurent un. Quant à la crainte, elle me saisit à l’idée que, prenant la parole, je risque de tomber dans des considérations de circonstances, alors qu’il nous faut être en toutes circonstances à l’écoute de Celui qui seul possède la Parole de Vie. «La commission mixte composée de membres représentant le Conseil mondial des Églises et le Saint-Siège de Rome, et chargée de préparer les textes de prières pour la semaine de l’unité, propose à notre méditation pour l’année 2001 le passage de saint Jean où le Seigneur proclame qu’Il est “le chemin, la vérité et la vie” (Jean 14, 1-6). Ainsi, nous conformer à cette orientation serait-il d’un grand secours pour moi ici, afin d’éviter l’écueil du subjectivisme, et pour nous tous, afin d’accueillir ce que l’Esprit Saint dit aujourd’hui à nos Églises (...). «En premier lieu, le Seigneur se dit le chemin. En lui-même, ce terme occupe une place capitale dans la révélation chrétienne. Mais dans l’intention des auteurs qui ont préparé nos prières pour l’unité chrétienne, il est question surtout du chemin que nous devons pratiquer tous ensemble pour arriver à cette unité. La bonne logique des choses nous dicte à ce sujet qu’il est impossible d’aboutir à l’unité si chacun suivait un chemin propre, frayé par lui-même indépendamment des autres. Si, au contraire, nous suivons le même chemin, le bon et le vrai, notre espoir d’aboutir serait fondé et tout à fait réel. Si les chrétiens suivent tous le Christ dans leur marche vers la maison du père, ils ne peuvent que se retrouver ensemble, et s’ils sont unis au même Christ, ils ne peuvent qu’être unis entre eux. Cette logique simple suggère à notre méditation que les failles existant au niveau de notre unité auraient pour cause toute défaillance dans notre façon de suivre le Christ et d’identifier notre sort au Sien. Mais cela ouvre aussi une perspective d’espérance, à l’idée qu’il nous suffit d’être de vrais chrétiens pour nous retrouver dans la véritable unité de nos Églises. Ainsi nous croirons à l’unité comme nous croyons au Christ et parce que nous croyons en Lui (...). Le Christ-Vérité (...) «La notion de vérité se présente d’abord aux logiciens comme une conformité, une correspondance entre la connaissance et le réel. D’où les problèmes qui se posent toujours au sujet de la prétention de la raison à toucher le réel ou à l’épuiser. Ce problème demeure suspendu tant qu’il s’agit d’une raison à la puissance limitée en face d’un réel illimité en soi. Mais ce problème se pose autrement, comme il se résous autrement, au cas où le connaissant est aussi illimité que le connu, où le connaissant est identique au connu lui-même, en Dieu Être et Vérité sont un. Le Christ image du père et son fils unique, né avant tous les siècles, est la vérité même du père, celle qui occupe dans l’histoire humaine toutes les intelligences créées à l’image de Dieu et qui étend pour elles les temps et les espaces où leurs connaissances sont invitées à cheminer vers Sa destination finale. «Au sommet de l’être, la Vérité prend aussi le sens de perfection. Ainsi le Dieu vrai est-Il le Dieu qui seul est Dieu, et l’homme vrai tout homme qui mérite, grâce à la perfection de son être, d’être appelé un homme. Pleinement Dieu et pleinement homme, le Christ est l’Homme Véritable, celui que nous regardons pour devenir à son image des hommes et des femmes véritables. La joie d’être aimé (...) «En fait, la relation entre la vérité et la vie apparaît aussi dans toute son évidence au sommet de la réalité. Dans l’Évangile, cette relation est aussi simple qu’évidente, d’autant que le Christ est venu nous faire connaître le Père, nous révéler son amour et communiquer sa volonté de nous faire vivre de ce même amour. «Au niveau de la simple biologie, la vie aurait précédé l’éclosion de la connaissance. Mais la vie, dans toute sa beauté et dans tout son éclat, n’a atteint son stade supérieur qu’avec l’apparition de cette même connaissance, lorsqu’elle est devenue vie humaine. À son tour, pouvons-nous dire aussi, cette vie humaine n’a dépassé ses limites et sa fragilité que par l’adoption de l’homme, offerte par le Père en son Fils Jésus-Christ, source de vie et cause de notre salut. Félicitons-nous, mes frères, d’avoir été conviés par notre Dieu à la double et commune joie de connaître et d’être connus, et la joie d’aimer et d’être aimés. Soyons heureux que le Seigneur soit venu pour nous donner la vie et pour nous la donner en abondance. «Vous me permettrez aussi, mes frères, de prononcer avec vous, en ce début du troisième millénaire, cet acte de foi en Lui, en tant qu’unificateur de Son Église et du monde entier, qu’il nous soit permis aussi en cette circonstance de saluer le Liban comme un lieu privilégié de dialogue en vue de l’unité des Églises, à l’intérieur du christianisme, et celle du monde, par le dialogue islamo-chrétien qui unit entre eux ses fils, tant par la vie quotidienne que par les échanges de la culture et de la réflexion. «Il ne nous est pas donné de prophétiser. Mais il nous est donné d’espérer que ce troisième millénaire assistera à la rencontre en profondeur du Christ avec tous les peuples du continent asiatique, dont nous faisons partie. N’est-ce pas en vue de l’Évangile que le Seigneur nous a préservés dans ce coin du monde, à l’intersection de trois continents, appelés, comme toute la Terre, à vivre la joie du salut ?».
La semaine de prière pour l’unité des chrétiens a été conclue hier par des appels à faire du Liban non seulement un «lieu privilégié de dialogue» en vue de l’unité des Églises, mais aussi en vue de «la paix entre les religions». Des messes et des offices de prière œcuméniques ont marqué, partout au Liban, la clôture de la semaine de prière pour l’unité des...