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Actualités - CHRONOLOGIES

Conseil des ministres – Lahoud insiste sur la solidarité gouvernementale - Aridi : La décision de la surtaxe - de 5 000 LL n’a pas été prise

Un Conseil des ministres ordinaire pour adopter 62 points inscrits à l’ordre du jour de la réunion d’hier. Cas de force majeure oblige : le gouvernement se devait de rattraper le retard accusé en raison de la séance avortée de la semaine dernière… Un conseil ordinaire présidé par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, soulignant une fois de plus la nécessité de resserrer les rangs internes à l’ombre du climat précaire qui prévaut dans la région. Mais un conseil ordinaire précédé d’un tête-à-tête Lahoud-Hariri d’environ une heure, et marqué surtout par l’absence de toute allusion à l’affaire de Télé-Liban, qui a pourtant suscité mercredi un tollé quasi général au sein du Parlement. C’est peut-être ce qui fait de ce Conseil des ministres un conseil hors de l’ordinaire. Assailli par les journalistes à l’issue de la réunion, le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Information Ghazi Aridi a tenté d’atténuer la portée de l’annonce faite par son collègue des Finances Fouad Siniora concernant la surtaxe de 5 000 L.L. sur les télécommunications. On était donc loin hier du ton autoritaire adopté par M. Siniora lors de sa conférence de presse de mardi dernier : celui-ci avait en effet donné le «choix» aux Libanais entre une nouvelle charge fiscale et la survie de Télé-Liban, qui, comme on le sait, est empêtrée depuis des années dans une situation financière inextricable. Pour les Libanais, le «dilemme» est vite tranché, et les députés n’ont pas manqué de s’offusquer du projet Siniora. Hier encore, contacté par L’Orient-le Jour, le chef de la commission parlementaire de l’Information Abdel Latif Zein s’est défendu de toute initiative de règlement de la part de l’Assemblée, réitérant son refus de toute surtaxe visant à renflouer la chaîne officielle. Mais le problème est que M. Aridi a fait du projet de solution préconisé par M. Siniora «une idée de règlement (…) qui sera débattu en Conseil des ministres, puis avec les députés». Et de lancer un appel au «dialogue» à ce propos, du moment que «c’est une question qui intéresse tous les Libanais». À l’issue de la réunion du gouvernement, il a en outre affirmé que «toute critique ou remarque faite à ce sujet est la bienvenue». Aux journalistes qui s’indignaient de la prise de position du ministre des Finances à cet égard, M. Aridi a répondu en indiquant que dans les propos tenus par M. Siniora, «il est clair que la décision définitive revient à l’Assemblée nationale». L’Exécutif tenterait-il donc de lancer la balle Télé-Liban dans le camp du Législatif ? «Ce n’est pas la tâche du Parlement», affirme M. Zein. Mais pressé de questions, celui-ci a fini par déclarer à notre journal : «Si le gouvernement ne sait vraiment pas quoi faire, pourquoi ne pas privatiser Télé-Liban plutôt que le secteur des télécommunications qui fait gagner des milliards à l’État ?» Répondrait-il ainsi aux propos de M. Aridi, qui a justement affirmé à l’issue du Conseil des ministres que la privatisation était une décision relevant de l’Assemblée ? Quoi qu’il en soit, à en croire le porte-parole du gouvernement, la question n’a pas été abordée hier. Elle le sera à l’occasion de l’examen du projet de budget sur lequel se pencheront les ministres l’après-midi de mardi et toute la journée de jeudi prochain. Le déroulement de la séance Pour en revenir à la réunion du Conseil des ministres, elle a débuté par une minute de silence observée à la demande du chef de l’État en mémoire du président Charles Hélou décédé il y a dix jours. Le président Lahoud a rendu au disparu un vibrant hommage ainsi qu’à l’imam Mohammed Mehdi Chamseddine, «deux symboles de modération et de coexistence dans le pays», a-t-il dit. Le Conseil s’est penché par la suite sur les derniers développements régionaux et sur les tentatives d’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays où ils vivent actuellement. Selon le général Lahoud, ces développements «ont justifié les appréhensions du Liban». Il a en outre réitéré la nécessité de «s’élever au-dessus des sensibilités, étant donné les circonstances délicates que traversent le Liban et la région». Le chef de l’État a insisté dans ce cadre sur le principe de la «solidarité gouvernementale et du comportement responsable conformément aux règles démocratiques et constitutionnelles». Selon lui, il incombe pour cela de cesser de «jouer avec les nerfs des Libanais en propageant des informations irresponsables, d’autant plus que les vérités sont accessibles à tous». Et de souligner l’importance du dialogue qui doit avoir lieu au sein des institutions exécutive et législative. Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a renchéri : «Si un ministre veut s’exprimer, qu’il s’exprime en Conseil des ministres». Parmi les principales résolutions prises au cours de la réunion : – L’acceptation d’un don de 500 millions de lires italiennes consacrées à la recherche et au désamorçage des mines au Liban-Sud et l’approbation d’un projet de loi autorisant la signature d’un accord entre le Liban et l’Italie pour éviter la double imposition et l’évasion fiscale (voir encadré). – L’aval donné à la conclusion de l’accord sur la «carte orange», police d’assurances arabe permettant aux véhicules libanais (notamment les taxis) de circuler dans l’ensemble du monde arabe.
Un Conseil des ministres ordinaire pour adopter 62 points inscrits à l’ordre du jour de la réunion d’hier. Cas de force majeure oblige : le gouvernement se devait de rattraper le retard accusé en raison de la séance avortée de la semaine dernière… Un conseil ordinaire présidé par le chef de l’État, le général Émile Lahoud, soulignant une fois de plus la nécessité...