Le président iranien Mohammad Khatami a défendu dimanche devant le Parlement les réformes entreprises par son gouvernement et la «nécessité d’un régime démocratique fondé sur les valeurs religieuses». «Notre salut passe par l’établissement et le renforcement d’un régime démocratique basé sur les valeurs religieuses et dans lequel l’homme serait maître de son destin», a souligné le chef de l’État dans un discours. M. Khatami, qui sollicitait la confiance du Majlis à cinq nouveaux membres de son Cabinet, a affirmé «sa volonté d’accélérer les réformes administratives et structurelles». «Nous n’avons d’autre solution que de poursuivre les réformes et de nous délivrer du sous-développement, des maux de notre économie et de la bureaucratie», a ajouté M. Khatami, dont les propos ont été retransmis en direct sur Radio-Téhéran. Il a accusé implicitement ses adversaires conservateurs de chercher à créer «des crises artificielles» et de «semer les germes de la déception parmi la population». «Nous sommes confrontés à deux menaces majeures, l’une d’ordre interne qui est la tendance despotique en Iran, et l’autre, externe, qui est celle des grandes puissances qui cherchent même à renverser notre régime», a déclaré le président sans autre précision. M. Khatami a présenté au Parlement cinq nouveaux membres de son Cabinet tous proches du courant réformateur après le remaniement de son gouvernement, à six mois de l’élection présidentielle. Il a proposé au Majlis Ahmad Masjed-Jaméï au poste de ministre de la Culture et de l’Orientation islamique, Mahmoud Hojati à l’Agriculture, Eshagh Jahanghiri à l’Industrie et aux Mines, Ahmad Motamédi aux PTT et Rahman Dadman au Transport. Ce remaniement est le troisième mais le plus important depuis l’arrivée au pouvoir du président Khatami en mai 1997. Le Parlement a voté sa confiance aux cinq candidats.