Les violents affrontements entre supporteurs et forces de l’ordre qui se sont produits dimanche à l’occasion du match Lazio Rome-Naples (1-2) du championnat d’Italie de football, ont provoqué hier la consternation de la presse italienne. «Tout est comme avant» titre le quotidien de Milan La Stampa, pour qui le «troisième millénaire du calcio s’ouvre avec un toast porté à la violence» et avec le retour de la «guérilla dans les stades». La journée de dimanche a été émaillée d’incidents violents qui ont commencé à la gare de Naples avec le départ d’un train emmenant des tifosi du Napoli, se sont poursuivis à l’arrivée à la gare centrale de Rome pour culminer par une bagarre généralisée dans le stade olympique de la capitale. Plusieurs dizaine de personnes ont été blessées, dont un supporteur napolitain qui a reçu un coup de couteau à la cuisse. Le quotidien Il Corriere della Sera estime que seul un miracle «a empêché que les affrontements ne finissent en tragédie». «La partie Lazio-Naples s’est transformée en guérilla urbaine qui a laissé dans son sillage une centaine de blessés, des autobus et des voitures détruites dans un stade dévasté», écrit pour sa part le quotidien romain Il Messagero qui s’en prend néanmoins, au risque de réveiller les passions, aux tifosi napolitains. «Quand ce train pour Naples est parti, Rome a poussé un soupir de soulagement», écrit le journal romain. Le président du Comité olympique italien (Coni), instance suprême du sport italien, Gianni Petrucci, a tiré la sonnette d’alarme. «C’est une question de plus en plus inquiétante, il faut intervenir», a-t-il déclaré. M. Petrucci s’est dit très préoccupé par l’escalade des slogans racistes affichés sur les banderoles dans les stades. Lors de la rencontre Lazio-Naples, des supporteurs romains ont déployé une banderole affirmant : «Naples, comme Pompéi, ne mérite pas de vivre». Un plan de lutte contre la violence dans les stades a été adopté en octobre par les autorités italiennes, mais n’est pas toujours pas entré en application. Il prévoit notamment l’interdiction des trains spéciaux de supporteurs et l’infiltration de petites unités de policiers dans les tribunes.