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Actualités - CHRONOLOGIES

«Il ne manquerait plus que le ministre des Finances me pardonne», ironise l’ancien Premier ministre - Siniora : L’État n’a rien à voir avec les donations faites à Aoun

Quelque dix ans plus tard, la machine se met enfin en branle… Le ministre des Finances Fouad Siniora a annoncé hier qu’il était sur le point de collecter les informations relatives au dossier de l’ancien Premier ministre Michel Aoun. Selon lui, il convient de faire la distinction entre l’initiative du président du Conseil Rafic Hariri et les poursuites judiciaires susceptibles d’être engagées contre le général Aoun. Autre précision qui met fin à toutes les ambiguïtés concernant la nature des fonds perçus à l’époque : «Nous n’avons rien à voir avec les donations, et tant mieux pour celui qui en profite. Seules les recettes nous intéressent». Dans un entretien accordé par téléphone à L’Orient-Le Jour concernant ce problème en particulier, l’ancien chef du gouvernement p.i. a répondu point par point aux questions soulevées par le ministre des Finances : – M. Siniora affirme : «Nul ne peut nier que des fonds et des recettes ont été perçus et que des comptes bancaires personnels ont été ouverts durant cette période (88-90). Nul ne peut non plus remettre en question l’incendie qui a eu lieu au ministère des Finances et le fait qu’on se soit emparé de ses coffres-forts à l’aide de grues». Le général Aoun précise à ce sujet : «Les recettes et les donations étaient toutes placées sur le compte du commandement de l’armée et du ministère de la Défense. Par conséquent, à mon départ, les fonds sont demeurés au nom de ces institutions et les donations ont été transférées à la Banque du Liban». Le ministre des Finances indique toutefois que les sommes virées au bénéfice de la Banque du Liban «constituent le solde des comptes personnels. Nous nous apprêtons à enquêter sur les fonds collectés qui ont brûlé». Quant à l’affaire de l’incendie, l’ancien Premier ministre rappelle que celui-ci s’était déclaré à l’occasion d’une «opération militaire». D’autre part, selon lui, les coffres-forts seraient demeurés sur place. Le général Aoun souhaite en outre que l’enquête qui sera menée à ce sujet englobe aussi les activités financières du Cabinet Hoss de l’époque. – M. Siniora déclare : «Aucun Libanais n’accepterait que nous pardonnions à quiconque aurait spolié les droits du Trésor». Le général Aoun rétorque : «Il ne manquerait plus que M. Siniora me pardonne !» – L’ancien chef du gouvernement soulève enfin le cas de Mme Issam Abou Jamra qui avait été arrêtée à l’aéroport après le 13 octobre 90. Les autorités lui avaient alors confisqué l’argent qui se trouvait en sa possession. L’ambassadeur de France René Ala était intervenu à l’époque pour réclamer un reçu de ces mêmes autorités ; reçu qui avait été accordé à l’épouse de l’un des ministres du Cabinet des militaires. «Mme Abou Jamra est décédée il y a deux ans, et l’État n’a toujours rien remboursé des fonds qui lui revenaient de droit», a indiqué le général Aoun. Pour en revenir aux propos tenus par le ministre des Finances à sa sortie du Parlement, celui-ci a notamment déclaré qu’on en était encore à des «estimations» concernant l’évaluation du montant des fonds en question. «Il n’y a donc pas d’informations définitives à ce sujet, mais ce qui est sûr c’est qu’il y a des fonds qui manquent. Nous collectons les renseignements à ce propos et, dans ce cadre, nous espérons établir le mécanisme d’enquête adéquat», a-t-il ajouté. Enfin, à la question de savoir si la responsabilité engagée dans cette affaire était civile ou pénale, M. Siniora a répondu : «Je ne sais pas (alors que M. Hariri avait affirmé qu’elle était uniquement civile). Il nous incombe simplement de déterminer le montant des fonds manquants, et les tribunaux jugeront».
Quelque dix ans plus tard, la machine se met enfin en branle… Le ministre des Finances Fouad Siniora a annoncé hier qu’il était sur le point de collecter les informations relatives au dossier de l’ancien Premier ministre Michel Aoun. Selon lui, il convient de faire la distinction entre l’initiative du président du Conseil Rafic Hariri et les poursuites judiciaires...