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Actualités - CHRONOLOGIE

PRESSE- Hobeika porte plainte contre Melhem Karam Mobilisation syndicale pour défendre la liberté d'expression

Les milieux syndicaux et de la presse ont intensifié leurs démarches et leur mobilisation au cours des dernières vingt-quatre heures afin de faire face aux tentatives visant à porter atteinte à la liberté d’expression ou à l’action des journalistes. À la procédure judiciaire entamée par le parquet contre certains membres de l’ancien conseil d’administration de Télé-Liban, dont notamment les journalistes Fouad Naïm, Walid Choucair et Ibrahim Khoury, est venue se greffer une autre affaire, non moins grave : la plainte déposée par l’ancien ministre Élie Hobeika contre le quotidien Al-Bayrak, en la personne du président de l’Ordre des journalistes, M. Melhem Karam. Les organes de presse relevant du groupe appartenant à M. Karam, à savoir le Bayrak, la Revue du Liban et le Hawadess, avaient publié récemment une interview de Robert Hatem, alias Cobra, auteur du livre D’Israël à Damas, interdit au Liban. Ce livre porte de graves accusations contre M. Élie Hobeika, concernant certains épisodes de la guerre. L’ancien ministre a, de ce fait, porté plainte contre M. Karam, arguant du fait que la publication d’une interview de Cobra tombe sous le coup de la loi puisque le livre en question est interdit. M. Hobeika a également porté plainte contre les responsables du mensuel The Lebanon Report, Paul Élie Salem et Jamil Kamel Mroué, pour avoir publié des extraits du livre de Cobra. Interrogé en soirée par L’Orient-Le Jour, le président de l’Ordre des journalistes a d’abord souligné que c’est M. Hobeika et non pas le parquet qui a porté plainte contre lui. Le parquet doit encore se prononcer à ce sujet et décider si la plainte est recevable ou non, a précisé M. Karam qui s’est déclaré, d’autre part, surpris par la démarche de M. Hobeika. «La diffusion et la publication du livre de Cobra sont effectivement défendues, a souligné le président de l’Ordre des journalistes à L’Orient-Le Jour, mais cela ne signifie pas qu’il est interdit à Cobra de parler». Quoi qu’il en soit, les manifestations de solidarité à l’égard de M. Karam se sont multipliées dans la journée d’hier. Le chef du gouvernement Sélim Hoss est notamment entré en contact par téléphone avec le président de l’Ordre des journalistes à qui il a réaffirmé son appui aux libertés et sa solidarité avec la presse. Le ministre de l’Information Anouar el-Khalil est également entré en contact avec M. Karam pour exprimer sa réprobation de toute atteinte à la liberté d’expression. Dans une déclaration rapportée par l’Ani (officielle), M. Khalil a, d’autre part, démenti avoir demandé au parquet de Beyrouth d’engager des poursuites contre le président de l’Ordre des journalistes. M. Karam a également reçu des appels téléphoniques du président de la Fédération des journalistes arabes, M. Ibrahim Nafeh, du responsable du département de l’Information du Hezbollah, cheikh Atallah Ibrahim, et de nombreux journalistes et responsables syndicaux qui lui ont exprimé leur solidarité et leur appui. À Paris, l’organisation Reporters sans frontières a publié un communiqué stigmatisant vivement les plaintes contre le président de l’Ordre des journalistes et contre MM. Paul Élie Salem et Jamil Mroué. Notons dans ce cadre que les conseils des Ordres de la presse et des journalistes tiendront lundi une réunion conjointe extraordinaire qui a été qualifiée de «très importante» par M. Karam. Les deux Ordres pourraient adopter une position ferme concernant les tentatives de porter atteinte à la liberté d’expression. L’affaire de Télé-Liban L’affaire de la plainte contre M. Karam est venue relancer la mobilisation qui commençait déjà à poindre à l’horizon au sujet des poursuites engagées contre certains membres de l’ancien conseil d’administration de Télé-Liban. Ces poursuites sont jugées totalement injustifiées dans les milieux de la presse qui soulignent qu’il est inconcevable de porter atteinte à la réputation de personnes avant même qu’une instruction judiciaire soit entamée. Le procureur général de la République Adnane Addoum a souligné hier sur ce plan que MM. Fouad Naïm, Walid Choucair et Ibrahim Khoury font l’objet de poursuites non pas en leur qualité de journalistes, mais en leur qualité personnelle. Tout en réaffirmant le souci de la justice de «préserver la dignité de tous», M. Addoum a précisé qu’il revient à celle-ci de décider si les actes reprochés à l’ancien conseil d’administration de Télé-Liban constituent un délit d’ordre pénal ou une infraction administrative.
Les milieux syndicaux et de la presse ont intensifié leurs démarches et leur mobilisation au cours des dernières vingt-quatre heures afin de faire face aux tentatives visant à porter atteinte à la liberté d’expression ou à l’action des journalistes. À la procédure judiciaire entamée par le parquet contre certains membres de l’ancien conseil d’administration de...