Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Multiplication des appels à amnistier les miliciens repentis de l'ALS

Les appels à amnistier les miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) qui se livrent volontairement se sont multipliés jeudi, au lendemain de la condamnation de 22 d’entre eux à des peines allant jusqu’à 21 mois de prison. Depuis le retrait début juin de l’ALS de la région de Jezzine, 278 miliciens sont traduits devant le tribunal militaire de Beyrouth. Plus de 200 qui se sont livrés aux autorités sont écroués, les autres sont poursuivis par contumace. Tous sont inculpés soit de «contact avec l’ennemi», passible au maximum de trois ans de prison, soit de «collaboration», passible d’un maximum de 15 ans, soit des deux à la fois. Les ex-miliciens sont défendus bénévolement par un collectif d’une trentaine d’avocats dont des ténors du barreau et parmi lesquels figurent deux anciens ministres de la Justice, MM. Edmond Rizk et Youssef Gebrane. De nombreux avocats, ainsi que les notables les plus influents de Jezzine, estiment insuffisante la «clémence» manifestée par la cour, qui prend en considération les «circonstances atténuantes». Ils appellent le Parlement à se prononcer sur des propositions d’amnistie soumises par des députés y compris du Hezbollah. M. Rizk a souligné dans sa plaidoirie que les accusés «sont des victimes et non des collaborateurs», ayant été, selon lui, enrôlés de force au sein de l’ALS. «L’État n’a pas le droit de leur demander des comptes alors qu’il a refusé de remplir ses responsabilités», a-t-il dit. M. Rizk faisait allusion aux demandes repétées d’un déploiement de l’armée à Jezzine, qui n’ont pas eu de suites, Beyrouth exigeant pour cela le retrait de l’armée israélienne de la totalité de la zone de 850 km2 occupée par l’État hébreu au Liban-Sud. M. Nadim Salem, député de Jezzine et ex-ministre, a déclaré que les dernières condamnations ont eu «un effet très négatif sur la population de Jezzine et n’encouragent pas les miliciens à déserter les rangs de l’ALS». Près de 2 500 Libanais sont toujours enrôlés au sein de cette milice, qui assiste l’armée israélienne dans la zone occupée et constitue une cible privilégiée des actions de la résistance libanaise. M. Salem a indiqué que l’examen de trois projets d’amnistie était bloqué au Parlement «pour des considérations politiques». Le projet du Hezbollah, qui date de 1997, envisage «une remise intégrale de peine pour les Libanais contraints de collaborer avec l’ennemi qui se livrent dans les trois mois suivant l’adoption de la loi», s’ils n’ont pas le grade d’officiers de l’ALS. M. Salem a jugé ce texte incomplet et revélé qu’un texte d’amnistie totale, revêtu du caractère d’urgence, sera soumis «très prochainement» au Parlement. Pour sa part, l’ancien ambassadeur du Liban aux États-Unis, M. Simon Karam, également membre du collectif de défense, a jugé «obsolète» le texte de loi au regard duquel sont jugés les ex-miliciens. «Il y a des dizaines de milliers de Libanais qui ont dû conditionner leur vie en fonction de l’occupation israélienne. Venir leur appliquer un texte qui date de plus de 40 ans est une aberration. L’État est tenu de moderniser sa législation en fonction de la réalité sur le terrain», a-t-il indiqué. Selon lui, les habitants de la zone occupée ne doivent pas être moins bien traités que ceux qui ont pris les armes lors de la guerre (1975-90), qui avaient bénéficié de l’amnistie votée en 1991. Par ailleurs, le Hezbollah a annoncé hier la reddition de deux membres de l’ALS, Khaled Saïd Zoghbi et Ali Hussein Wansi.
Les appels à amnistier les miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS) qui se livrent volontairement se sont multipliés jeudi, au lendemain de la condamnation de 22 d’entre eux à des peines allant jusqu’à 21 mois de prison. Depuis le retrait début juin de l’ALS de la région de Jezzine, 278 miliciens sont traduits devant le tribunal militaire de Beyrouth. Plus de 200 qui se...