L’ancien ministre Albert Moukheiber a sévèrement critiqué hier le rappel à l’ordre de l’ambassadeur du Liban à Washington Farid Abboud, estimant que les propos tenus par ce dernier et qui lui avaient valu l’avertissement du palais Bustros «sont approuvés par tous les Libanais favorables à la paix». «Les explications fournies par l’ambassadeur, qui ne vont pas au-delà du cadre de la politique de l’État, font la lumière sur les pourparlers de paix à venir et expriment des vérités fondées sur des principes émanant de la volonté du peuple, en particulier l’autonomie de décision et la souveraineté», a déclaré M. Moukheiber dans un communiqué. «Il nous reste à interroger le gouvernement sur les raisons pour lesquelles les déclarations de l’ambassadeur Farid Abboud lui inspirent de la peur, alors qu’elles sont approuvées par tous les Libanais qui aiment la paix et qui en ont eu assez des destructions» de la guerre, a-t-il dit. Lors d’une conférence de presse aux États-Unis, M. Abboud avait souligné qu’en cas de règlement global au Proche-Orient, ni le Hezbollah ni quiconque n’aurait de «droit de veto». Il avait également indiqué que «la paix et la sécurité sont partie intégrante de la solution globale». Ces propos ayant suscité des critiques dans certains milieux politiques, le gouvernement a cru bon de rappeler à l’ordre le diplomate en lui reprochant d’avoir «brûlé les étapes». Prenant la défense de l’ambassadeur, M. Moukheiber lui a également donné raison à propos de la concomitance de la paix et de la sécurité. «Il nous est impossible d’imaginer l’instauration d’une paix juste et globale sans sécurité», a-t-il souligné.