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Actualités - REPORTAGES

UL - Le pouvoir évite de trancher Titularisation : l'interminable attente des professeurs

Les professeurs de l’Université libanaise candidats au cadre depuis de longs mois voient leur dossier apparaître puis disparaître sur les bureaux des ministres et du conseil de l’université au gré des événements et de la bonne volonté des responsables. Un professeur de l’Université libanaise peut être contractuel à l’heure ou à plein temps ou encore être cadré. Les professeurs relevant des deux dernières catégories jouissent des mêmes droits et ont les mêmes obligations, à part le droit à une année sabbatique, privilège réservé aux seuls professeurs cadrés. Cette notion de professeur contractuel à plein temps a été retenue en 1970, lorsque les professeurs de l’UL ont vu leur salaire doubler grâce à des rétributions spéciales équivalant à leur salaire, moyennant une vacation complète. Les professeurs de l’UL étaient ainsi tenus par la loi à n’exercer aucune autre activité rémunérée à part la recherche et la publication. Mais ce statut permanent reste malgré tout précaire, en ce sens qu’au début de chaque année universitaire, tous les contrats doivent être renouvelés. Une mesure de routine il est vrai, mais qui ressemble fort à une épée de Damoclès que l’autorité, quelle que soit sa tendance, maintient suspendue au-dessus de la tête des professeurs. Il reste que les statuts de l’Université libanaise donnent le droit aux professeurs contractuels à plein temps d’intégrer le cadre au bout d’une période probatoire de deux ans. C’est ce droit que les 416 professeurs candidats actuellement au cadre revendiquent, mais en vain. La dernière fois qu’une telle démarche s’était concrétisée, ce fut en 1988, à l’initiative de l’ancien recteur de l’UL, M. Georges Tohmé, qui en avait fait alors son cheval de bataille auprès des responsables de l’époque, notamment l’ancien chef de l’État, Amine Gemayel. En clair, cela signifie que depuis onze ans, certains professeurs de l’UL, à qui la loi accorde des droits, attendent que leur autorité de tutelle, en l’occurence le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, et donc le Conseil des ministres, leur rende justice. Pourquoi ce retard ? Plusieurs raisons ont été invoquées par les différents ministres de tutelle tout au long du mandat Hraoui, puis depuis l’avènement du général Émile Lahoud à la tête de l’État. Parmi ces causes, les plus importantes restent l’équilibre confessionnel et la réalité des postes à pourvoir. Personne ne conteste le premier point ni les impératifs de l’équilibre confessionnel (voir encadré). Par contre, en ce qui concerne les postes à pourvoir, plusieurs enquêtes ont été effectuées dans les différentes facultés concernées, d’innombrables formulaires ont été remplis à la demande et du ministre de tutelle et du président du Conseil, sans que rien d’anormal ne soit signalé, du moins de la part des responsables. Alors, encore une fois, pourquoi ce retard ? Au cours d’une cérémonie officielle qu’il a parrainée il y a près de deux mois, le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, Mohammed Youssef Beydoun, devait annoncer la bonne nouvelle aux professeurs de l’UL : «C’est un grand jour, leur avait-il dit, j’ai signé le décret inscrivant au cadre les professeurs dont les noms ont déjà été retenus». Mais les rumeurs n’ont pas tardé à circuler très vite, faisant état du fait que ce décret ne figurera jamais à l’ordre du jour du Conseil des ministres, sans qu’aucune raison valable ne soit avancée à ce sujet. M. Beydoun est resté vague sur les raisons de ce retournement de situation. Depuis, la Ligue des professeurs à plein temps multiplie les contacts et les protestations. Ces deux dernières semaines, les rumeurs ont repris et le décret est revenu de nouveau il y a quelques jours à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Il y a figuré en bonne place, la 11e, pour en être retiré, encore une fois, en cours de séance. Là aussi les explications officielles ont manqué. Cette situation n’est que l’une des manifestations de la crise que l’UL traverse depuis de nombreuses années et qui est d’autant plus grave que cette institution universitaire officielle a besoin, plus que jamais, d’une sérieuse réforme de base susceptible de préserver son autonomie.
Les professeurs de l’Université libanaise candidats au cadre depuis de longs mois voient leur dossier apparaître puis disparaître sur les bureaux des ministres et du conseil de l’université au gré des événements et de la bonne volonté des responsables. Un professeur de l’Université libanaise peut être contractuel à l’heure ou à plein temps ou encore être cadré....