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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

SOCIÉTÉ - Réduction de budget du ministère des AS 90% des handicapés sans couverture sociale adéquate

La réduction du budget du ministère des Affaires sociales de plus de 30 % n’en finit pas de faire des remous. En effet, cette coupe budgétaire risque de toucher directement ou indirectement un grand nombre de bénéficiaires et l’Union nationale des associations de parents et des institutions pour les handicapés mentaux a exprimé sa colère face à cette politique. «Les associations de handicapés dans le pays n’arrivent à prendre en charge que 10% des personnes souffrant de handicaps», a déclaré M. Moussa Charafeddine, président de l’Union. «Cela veut dire que plus de 90 % des handicapés n’obtiennent pas les services les plus élémentaires». Or la réduction du budget du ministère des Affaires sociales aura un effet dévastateur sur ces associations qui profitent de ses aides et qui seront obligées de ralentir leurs activités ou alors de fermer leurs portes, comme l’a expliqué M. Charafeddine. «Les assistances financières de l’État aux associations ne dépassent jamais (et atteignent rarement) les 40 %», poursuit-il. «Nous devons combler les lacunes en nous en remettant aux bienfaiteurs. Comment peut-on parler de droits des handicapés quand on est obligé d’agir de cette manière ?» M. Charafeddine a par ailleurs souligné son étonnement du fait que «le ministère des Finances n’a payé à certaines associations que 50 % des sommes qui devaient être versées au premier trimestre de l’année, rendant ainsi aléatoire le paiement du restant des montants». Il a également soulevé un autre problème : tous les contrats déjà signés avec les associations ont été annulés pour cette année, ce qui risque de porter un coup fatal à beaucoup d’entre elles. «Cela revient à dire que 95 % des handicapés se retrouveront dans la rue et leurs chances d’éducation, de réhabilitation et d’emploi deviendront nulles», a-t-il précisé. En effet, seuls 5 % des handicapés sont directement pris en charge par le ministère. Ceux-là reçoivent-ils les services adéquats, se demande M. Charafeddine ? À peine 40 % des frais La création de comités chargés de réétudier les contrats signés avec les instances de la société civile n’a pas manqué d’étonner l’Union. «Nous souhaitions la création de ces comités depuis longtemps afin qu’ils veillent à contrôler la bonne qualité des soins, mais pas dans le but d’annuler des contrats et d’en garder d’autres», a-t-il ajouté. Interrogée par L’Orient-Le Jour sur ces bouleversements, une source du ministère des Affaires sociales a précisé que «ces remises en question sont normales à chaque changement d’équipe». Selon cette source, «il est normal de prendre le temps de revoir les contrats : certaines nouvelles associations veulent être aidées par le ministère, d’autres ne répondent plus aux critères requis…». Mais en gros, cette source juge que «cette panique ne se justifie pas et, malgré la réduction de notre budget, nous tenterons de ne pas toucher aux montants des aides». Pour sa part, M. Charafeddine n’a pas manqué de rappeler les services offerts par le ministère : – Carte de santé pour handicapés. – Contrats avec des associations civiles qui couvrent, il est vrai, 40% de leurs frais au maximum. – Études légales et statistiques. – Fourniture d’appareillage. Il a conclu en disant : «Est-il normal que le ministère des Affaires sociales soit le seul à s’occuper des handicapés alors que les autres ministères s’occupent du reste de la population ? Les handicapés viennent-ils d’une autre planète ?».
La réduction du budget du ministère des Affaires sociales de plus de 30 % n’en finit pas de faire des remous. En effet, cette coupe budgétaire risque de toucher directement ou indirectement un grand nombre de bénéficiaires et l’Union nationale des associations de parents et des institutions pour les handicapés mentaux a exprimé sa colère face à cette politique. «Les...