Les reproches de Cassini au gouvernement libanais

«La Communauté internationale ainsi que les Nations unies n’ont pas honoré leurs engagements», entend-on et lit-on partout. Au cours de la réunion avec les représentants de la société civile, l’ambassadeur d’Italie, M. Giuseppe Cassini, a pris la défense de la Communauté internationale en exposant l’exemple des dons que son pays octroie au Liban. Notons que l’Italie a engagé depuis 1997 une somme de 135 millions de dollars, dans le cadre de deux protocoles, pour le financement de projets de développement au Liban. Tout en s’excusant de sa franchise, M. Cassini a indiqué : «Aujourd’hui nous sommes trois représentants de pays donateurs (Italie, Pays-Bas, Japon) et nous ne nous trouvons pas à Baalbeck pour le tourisme». Il a souligné que «quand nous avons négocié l’un des protocoles, l’Italie a évoqué avec le gouvernement libanais la meilleure manière d’utiliser les fonds octroyés». «Pour la région du Baalbeck-Hermel, les autorités ont demandé une somme s’élevant à un million trois cent mille dollars», a-t-il poursuivi. «Nous étions prêts à ce moment-là à dépenser soixante-dix millions de dollars au Liban», a-t-il dit. Le gouvernement italien a engagé la somme nécessaire pour le projet agricole de Baalbeck-Hermel et a réparti le reste sur d’autres projets de développement. L’ambassadeur d’Italie a indiqué que «le projet alternatif à la drogue dans la région a été accepté par les parties libanaise et italienne en novembre dernier, cependant pour pouvoir octroyer la somme, une requête officielle du gouvernement libanais est nécessaire». «Depuis huit mois, ce bout de papier demeure dans les bureaux de l’administration libanaise», a-t-il noté. Mais est-ce que les pays donateurs attendent-ils toujours pour agir les requêtes officielles nécessaires ? Prenant toujours l’exemple de l’Italie, M. Cassini a indiqué à L’Orient-Le Jour que «pour un projet d’assainissement de l’eau à Zahlé, où l’Italie engage 32 millions de dollars et le gouvernement libanais 6 millions, on a attendu vingt mois». Cependant ce projet qui entre dans le cadre d’un protocole est différent du projet pour Baalbeck-Hermel. «Le projet d’assainissement de l’eau à Zahlé est l’un des projets intégrés au protocole signé entre l’Italie et le gouvernement libanais en août 1997», a indiqué M. Cassini en soulignant que «la ratification cependant est intervenue au Parlement en février dernier». Rappelons dans ce cadre que le protocole est un accord international et, comme tel, nécessite ratification.