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Actualités - ANALYSE

DOSSIER RÉGIONAL - Les prénégociations commencent Le tandem Beyrouth-Damas à l'affût des intentions de Barak

Louable effort : Beyrouth veut collecter de tous côtés, avec le concours de Damas, le plus d’informations, de données et d’analyses sur les intentions réelles de Barak. «Car les généralités qu’il a débitées devant la Knesset ne sont que de vagues têtes de chapitre dont on ne peut rien déduire», souligne un diplomate local. Ce travail de documentation préalable, ajoute-t-il, «va, bien sûr, être très utile lors des négociations mais aussi au niveau des préparatifs. Il faudra en effet que la Syrie et le Liban puissent se présenter aux pourparlers en position favorable. Le président Hafez el-Assad, qui mène le jeu pour l’équipe syro-libanaise, va s’appuyer sur le président Husni Moubarak qui se démène beaucoup ces temps-ci. Le chef de l’État égyptien a en effet des entretiens suivis avec les Américains comme avec Arafat ou Abdallah de Jordanie et il va très probablement rencontrer fréquemment Barak ou Pérès, nommé ministre de la Coopération régionale en Israël. Après la visite que Moubarak doit rendre à Clinton à Washington il retournerait certainement faire le point avec Assad». Après avoir rappelé que, sur le plan des principes, «tant le président Assad que M. Barak se disent résolus à faire avancer le processus», ce diplomate souligne que «les déclarations d’intentions, pour encourageantes qu’elles soient, ne suffisent pas. Il faut en effet tirer au clair dès le départ, si l’on veut éviter que les négociations ne capotent rapidement, les points suivants : – Le nouveau gouvernement israélien va-t-il vraiment, et non faussement comme son prédécesseur, reconnaître la 425 ? C’est-à-dire va-t-il accepter de se retirer totalement du Sud et de la Békaa-ouest sans vouloir imposer des mesures spéciales de protection frontalière ou poser d’autres conditions ? Va-t-il brandir un accord de sécurité que le Liban aurait à signer avant le retrait ? – Dans ce contexte, les travaillistes vont-ils s’abstenir de demander le désarmement préalable du Hezbollah ?Vont-ils de même éviter d’exiger des garanties pour le devenir des membres de l’Armée du Liban-Sud ? – Les pourparlers avec la Syrie vont-ils effectivement reprendre à partir du point qu’ils avaient atteint avant le blocage de 1996 ? Les Israéliens vont-ils contester, sous un prétexte ou un autre, les engagements pris sous Rabin ?Vont-ils accepter de rendre tout le Golan, de revenir aux frontières du 4 juin 1967 ? Vont-ils s’armer des ambiguïtés de la 242 et de la 338 pour proposer un repartage du plateau, avec installation de stations de préalerte ? – Compte-t-on installer pour un temps une même force internationale le long du no man’s land au Sud, dans la Békaa-ouest et au Golan ? – Quel site sera choisi cette fois pour les négociations et quel va en être le mécanisme ?» Cette source diplomatique souligne pour conclure que «le flou actuel convient parfaitement au nouveau gouvernement travailliste qui pourrait éluder plusieurs des questions citées plus haut. D’une part, pour laisser le vis-à-vis dans l’incertitude. Et d’autre part pour éviter des dissensions au sein même de la coalition maintenant au pouvoir en Israël et qui comprend autant de faucons que de colombes».
Louable effort : Beyrouth veut collecter de tous côtés, avec le concours de Damas, le plus d’informations, de données et d’analyses sur les intentions réelles de Barak. «Car les généralités qu’il a débitées devant la Knesset ne sont que de vagues têtes de chapitre dont on ne peut rien déduire», souligne un diplomate local. Ce travail de documentation préalable,...