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ARCHÉOLOGIE - Flotte de navires romains près de Pise Pompéí marine
le 30 avril 1999 à 00h00
Un musée archéologique et technique va être créé à Pise (ouest de l’Italie) pour abriter une exceptionnelle flotte de navires romains, datant des cinq premiers siècles de notre ère, découverte récemment dans la région. La ministre italienne des Biens culturels, Giovanna Melandri, a annoncé, lors d’une visite sur le site, la création de ce musée pour abriter ce qu’elle a qualifié de «véritable Pompéi marine». Une dizaine de navires en bois, en parfait état de conservation, ont été découverts dans la région de Pise, sur un terrain de 400 mètres carrés situé à sept mètres au-dessous du niveau de la mer. Sept navires ont pour le moment été extraits de la terre. Mme Melandri n’a pas caché sa «surprise» devant «une des découvertes les plus importantes jamais réalisées». Les navires ont été mis au jour par hasard en décembre dernier, à l’occasion d’un chantier ferroviaire. Les Ferrovie dello Stato (FS, chemins de fer italiens) ont décidé de financer les recherches à hauteur de 1 500 millions de lires (environ 775 millions d’euros). La «Pompéi marine» recèle des pièces datant du 3e siècle avant Jésus-Christ jusqu’au Ve siècle après JC. Le chantier, où travaillent une dizaine d’archéologues, est situé à environ 10 kilomètres de la mer. Inscriptions mystérieuses «C’est une expérience extraordinaire de pouvoir travailler sur un tel site», confie Judita Grandinetti, qui applique un vernis protecteur sur une des embarcations, probablement de type commercial, sur laquelle apparaissent de mystérieuses inscriptions. Le navire, d’environ 10 mètres de long sur 3 mètres de large, réserve «des surprises scientifiques», selon l’archéologue. Sa mise au jour et son observation permettront de mieux connaître les techniques antiques de navigation sur la Méditerranée. «C’est très émouvant d’admirer ces pièces», a ajouté le président des FS, Claudio Dematté, présent sur le site. «L’une des embarcations pourrait être de type militaire, et dans ce cas, il s’agirait du premier navire militaire de l’Antiquité découvert en état de conservation», a indiqué le responsable du département archéologique de Toscane, Angelo Bottini. Partiellement couverte de boue, enterrée à plus de 7 mètres de profondeur, l’embarcation est en bois d’olivier et de sapin. Longue de 15 mètres sur 6, elle pourrait avoir servi de chaloupe d’attaque et dater du 2e ou 3e siècle avant JC, explique-t-il. Sur une autre partie du chantier, des restes de centaines d’amphores puniques et italiennes surgissent de la boue. Des instruments nautiques, gouvernails, aiguilles de filets, mais aussi un superbe vase en verre turquoise, une sandale en cuir et bois et une broche en or du 3e siècle avant JC ont été précieusement extraits de la boue et transportés dans un abri improvisé. La visite du chantier équivaut à une véritable promenade dans le temps, à travers les étapes de l’Empire romain, du 3e siècle avant JC, jusqu’à l’époque impériale, en passant par la République. Dans le futur musée, les fragiles navires retrouveront leur élément naturel, l’eau, dans laquelle ils seront conservés et exposés.
Un musée archéologique et technique va être créé à Pise (ouest de l’Italie) pour abriter une exceptionnelle flotte de navires romains, datant des cinq premiers siècles de notre ère, découverte récemment dans la région. La ministre italienne des Biens culturels, Giovanna Melandri, a annoncé, lors d’une visite sur le site, la création de ce musée pour abriter ce qu’elle a...
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