Actualités - OPINION
TRIBUNE La MEA , ou le pari de l'intelligence collective
Par AZAR Charles, le 30 avril 1999 à 00h00
Directeur de bureaux de la MEA dans plusieurs pays européens (Autriche, Allemagne et France notamment) durant 28 ans, Charles Azar donne son avis sur le plan de restructuration de la compagnie, dont nous avons fait état dans nos colonnes en date du 25 mars. Pour lui, un plan de redressement technocratique est voué à l’échec. C’est sur la mobilisation de la volonté des salariés qu’il convient de parier. «L’article paru dans le spécial assurance transport de l’Orient-Le Jour du 25 mars 1999 développe les lignes-type d’un plan de restructuration pour rentabiliser la MEA. Mais ce programme révèle une insuffisance dans la mesure où il n’est pas fondé sur le respect et l’énergie collective des salariés. «Où en est la MEA un peu plus d’un an après la nomination d’un nouveau PDG ? Les institutions concernées ont le sentiment que les dirigeants successifs de la compagnie sont impuissants à résoudre les problèmes de l’entreprise et à dessiner un avenir : on multiplie les mesures et les aides publiques, mais les pertes ne reculent guère et le déficit s’aggrave. «En outre les responsables se montrent souvent incapables d’opérer des réformes profondes et nécessaires, d’anticiper sur le futur. Leurs décisions sont prises pour le court terme, trop souvent en cédant aux sphères financières et surtout politiques. «Un plan de restructuration pour la MEA articulé sur les axes de l’industrialisation et de la modernisation n’aidera pas à se libérer pleinement des visions trop étroitement nationales et trop tributaires du passé, mais, en son type occidental, fondé sur une restructuration de l’exploitation et de la commercialisation, il apparaît comme le modèle le plus adapté, à même de répondre à la logique impitoyable des marchés et capable de “réhabiliter” la compagnie, même s’il faut constamment le régénérer. «Tout plan de redressement à caractère technocratique est voué à l’échec surtout dans une entreprise fortement endettée ayant perdu plus de 300 m$ et n’ayant plus de fonds propre. L’impérieuse obligation pour la MEA est de mobiliser la volonté et la compétence de ses salariés. Mais il est indispensable de contractualiser les résultats de cette décision, par un accord cadre auquel les principaux syndicats de la compagnie seront invités à adhérer. «Le redressement de la MEA doit être défini autour d’un certain nombre de mesures à programmer dont notamment la réorganisation de l’entreprise. Il y a ensuite les modalités de mise en œuvre. Le passage d’une entreprise très hiérarchisée et fortement opaque à une entreprise décentralisée en réseau où chacun doit faire preuve d’initiatives. Au plan économique, faire passer la compagnie d’une stratégie échevelée d’endettements à la recherche d’une stratégie de croissance et de développement. «Pour gagner du temps et atteindre cet objectif, il faut faire le pari de l’intelligence collective, celle-ci étant en mesure de traiter les problèmes qui se posent parfois avec une brutale urgence. «À elles seules l’industrialisation et la modernisation ne feront pas le redressement de la MEA. Ce sont les hommes et leurs compétences qui la reconstruiront pour la mettre au service de la promotion de l’homme.
Directeur de bureaux de la MEA dans plusieurs pays européens (Autriche, Allemagne et France notamment) durant 28 ans, Charles Azar donne son avis sur le plan de restructuration de la compagnie, dont nous avons fait état dans nos colonnes en date du 25 mars. Pour lui, un plan de redressement technocratique est voué à l’échec. C’est sur la mobilisation de la volonté des salariés qu’il...
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