YOUGOSLAVIE - Les États-Unis mobilisent 33 000 réservites Famine au Kosovo

Après l’exode, la famine. C’est le cri d’alarme lancé hier par l’Otan qui indique que quelque 820 000 personnes sont déplacées à l’intérieur du Kosovo dans des zones sans approvisionnement alimentaire. Dans la province, les chiens et les chats sont devenus rares: ils auraient été mangés par une population chassée par l’épuration ethnique et la guerre mais aussi par la faim, selon le Programme alimentaire mondial. Alors que le sort des réfugiés devient chaque jour plus dramatique – 5 000 nouveaux arrivants hier en Macédoine –, l’Alliance a confirmé la mise en œuvre de l’embargo pétrolier contre la Yougoslavie. Le président américain Bill Clinton a de son côté autorisé la mobilisation de plus de 33 000 réservistes, dont 2 000 «immédiatement» pour appuyer les forces de l’Otan, qui ont de nouveau lourdement bombardé hier des infrastructures – ponts et aéroports – en République fédérale de Yougoslavie, notamment dans le sud du pays où, selon Belgrade, 20 civils auraient été tués dans la ville de Surdulica touchée par onze missiles. L’Otan a par ailleurs visé de nouveau le siège du Parti socialiste du président Slobodan Milosevic, contre lequel le vice-Premier ministre Vuk Draskovic a accentué ses critiques. En effet, M. Draskovic a de nouveau semé le trouble en déclarant que Belgrade était prêt à accepter le déploiement d’une force des Nations unies au Kosovo.Il a également affirmé à la BBC qu’il était prêt à appeler la population serbe à manifester contre le président yougoslave si celui-ci entérinait une intervention de l’armée yougoslave contre Studio B – contrôlée par M. Draskovic – pour l’obliger à diffuser les informations officielles.