BUDGET - Hostilité de quelques blocs à certaines surtaxes La loi de finances va être scrutée par la chambre

La Chambre va entamer, dans les prochains jours, l’examen du projet de budget présenté par le gouvernement. Dans un premier temps, c’est la commission des Finances et du Budget qui va se pencher sur ce projet (8.360 milliards de dépenses, 4.990 milliards de recettes, soit un déficit de 40,2%). Le bureau de la Chambre se réunira quant à lui pour fixer les dates des premières réunions. On sait d’ores et déjà que des blocs parlementaires sont hostiles à certaines des taxes indirectes posées. Ainsi, le président de l’Assemblée M. Nabih Berry est opposé à la taxe sur les cigarettes importées (35 %), et affirme qu’elle aura pour effet de réduire la consommation (et donc le montant des recettes prévues), et d’encourager la contrebande. La Chambre serait également hostile au bond de 40 % sur les communications par téléphone mobile (11,5 cents US/minute, contre 7,5 cents US auparavant). Certaines taxes imposées aux sociétés finiront par être payées par les particuliers, pensent aussi des parlementaires. C’est le cas par exemple des droits d’atterrissage et des services de l’aéroport de Beyrouth que les compagnies aériennes étrangères paieront 50 % plus cher. Le débat sur le budget se déroulera en l’absence du ministre des Finances, M. Georges Corm, qui se trouve en France, officiellement pour des raisons de santé. En réalité, M. Corm est en désaccord sur la politique fiscale et financière du gouvernement et estime que les moyens adéquats ne sont pas pris pour sortir l’économie du marasme. L’examen du budget se déroulera toutefois dans un climat politique marqué par un assagissement général des voix qui s’étaient élevées, en un premier temps, contre le gouvernement. M. Walid Joumblatt lui-même a marqué hier un temps de pause dans sa croisade antigouvernementale, affirmant qu’il faut donner sa chance au régime du président Émile Lahoud.