Actualités - REPORTAGES
Protectionnisme et concurrence
le 24 avril 1999 à 00h00
Des lois rébarbatives, archaïques ou carrément absentes, une concurrence déloyale qui abuse de la crédulité de consommateurs mal informés en ce qui concerne les normes requises, les conditions d’hygiène et même les appellations… Le marché des produits laitiers s’avère relativement désordonné, malgré des lois qui tentent, tant bien que mal, de réglementer ce secteur de l’alimentaire touchant à la santé de tous les citoyens. L’exigence des clients se traduisant nécessairement sur les modes de production des industriels, ces derniers adaptent cependant leur fonctionnement de diverses manières. Ainsi, chez Danone, tout le circuit d’importation est réglé pour permettre aux produits de conserver leur fraîcheur. Les produits Danone arrivent chaque quinze jours par avion réfrigéré, avec une garantie de fraîcheur et de qualité. De l’aéroport, les caisses sont immédiatement transportées dans des camions réfrigérés à 4 degrés vers les points de vente. Nouveau dans le paysage alimentaire libanais, Dairiday ambitionne de bouleverser les habitudes alimentaires de demain, mais déplore surtout les carences de l’infrastructure. Aucun support technique ou financier n’a été alloué par l’État pour aider à l’implantation d’un projet de cette envergure. Les responsables affirment que le gouvernement doit multiplier les efforts pour la protection des produits locaux frais contre ceux importés de fraîcheur douteuse. Il est, en effet, déplorable de confondre des produits qui se plient aux standards les plus pointus en matière de technologie alimentaire et des produits fabriqués localement dans des conditions suspectes. Chez Dairiday, la qualité exceptionnelle de la matière première ajoutée à un processus moderne et mécanisé permet d’obtenir des produits haut de gamme. En revanche, chez les fermes de Taanayel, la direction serait plutôt en faveur d’une taxe conséquente sur les produits importés afin d’encourager la production locale. «Nous sommes pour la diversité dans le choix, le client est libre d’opter pour tel ou tel produit en fonction de ses goûts. Notre rôle est de lui offrir un produit qui rivalise avec l’importé». Cependant, la présence d’une concurrence douteuse, qui nuit à l’image du produit, est l’objet de plus de soucis. «En effet, n’importe qui peut faire du laban et de labné sans aucune règle d’hygiène, avec des moyens primitifs, et commercialiser le produit. Notre souci majeur était d’habituer les fermiers à respecter nos normes alignées sur les normes européennes. D’autre part, notre obsession de l’hygiène nous a incités à instaurer dès le premier jour des règles très strictes dans notre usine. Cette discipline est respectée par tous les employés». En outre, le problème de labné et du fromage vendus en vrac sans aucun contrôle se pose. Les ministères concernés par la fabrication des produits laitiers tentent d’imposer des lois, sans grand succès. Leurs interventions ne résolvent pas le problème. Les produits vendus en vrac ont en effet une image de fraîcheur. Or, ce concept est erroné car ces produits sont vendus sans aucune référence au fabricant ou aux dates d’expiration. Le consommateur devrait se poser des questions sur leurs origines et leur validité.
Des lois rébarbatives, archaïques ou carrément absentes, une concurrence déloyale qui abuse de la crédulité de consommateurs mal informés en ce qui concerne les normes requises, les conditions d’hygiène et même les appellations… Le marché des produits laitiers s’avère relativement désordonné, malgré des lois qui tentent, tant bien que mal, de réglementer ce secteur de...
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