Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Société - Mignonnes poupées nippones JP contre la pornographie enfantine

Pétitions, pressions sur les parlementaires, rencontre avec le Premier ministre : des étrangers résidant au Japon mènent une vaste offensive pour que leur pays d’adoption s’attaque à «l’empire de la pornographie enfantine», en plein essor avec l’explosion de l’Internet. «“JP” sont devenues les initiales magiques pour les amateurs de sites de pornographie infantile dans le monde entier», s’indigne le père canadien Jacques LaPointe. Ce franciscain installé depuis deux ans à Roppongi, l’un des quartiers «chauds» de Tokyo, mène la bataille contre cette «spécialité dont le Japon devrait avoir honte». De «nombreux pédophiles européens et américains viennent implanter ici leurs studios ou leur site en sachant que, en raison de la loi, ils ne seront pas inquiétés», explique-t-il. Ont ainsi fleuri, ces dernières années, plusieurs centaines de sites, comme «mignonnes poupées nippones», «collégiennes illégales» ou «les plus chaudes adolescentes du monde». Selon Interpol, 80% des documents de pornographie enfantine sont fabriqués au Japon. L’industrie, aux mains notamment du milieu japonais, les yakuza, est extrêmement bien organisée et brasse plus d’un milliard de dollars par an, d’après les statistiques collectées par le prêtre acadien. Elle a, de plus, «su prendre parti de la crise asiatique» car «la misère a poussé de nombreux enfants dans les rues» à Manille ou Bangkok, ajoute-t-il. Uniforme et socquettes Le père LaPointe «coordonne» l’action d’un groupe d’une vingtaine d’organisations non gouvernementales (ONG) étrangères et japonaises et des Églises, avec l’appui, plus ou moins exprimé selon les pays, des milieux diplomatiques. L’ambassade de Suède a ainsi récemment accueilli l’une de ses conférences de presse. L’objectif de «la communauté internationale» est de «mettre toute la pression» pour que «le Parlement japonais vote au plus vite une loi contre l’exploitation sexuelle des enfants», explique le prêtre. Il craint que le projet de loi, sur lequel s’est mise d’accord une commission parlementaire le 31 mars, ne trouve pas sa place durant l’actuelle session, prévue jusqu’en juin. Si elle était votée, la loi comblerait un vide et permettrait au Japon de respecter la convention de l’Onu sur les droits de l’enfant adoptée en 1989. Le texte discuté prévoit de punir d’un maximum de trois ans de prison et d’un million de yens (8 000 euros) les personnes qui paient ou proposent de payer un mineur de moins de 18 ans pour un acte à caractère sexuel. Sont par ailleurs qualifiés de pornographiques, et donc objets de poursuites, les photos, les vidéos et autres matériels montrant ces actes ou des mineurs dénudés. Les «mangas», des BD souvent très explicites, ne devraient finalement pas être incluses, les éditeurs ayant brandi «le respect de la liberté d’expression». Le réseau d’associations de lutte contre la prostitution des enfants ECPAT s’est félicité de ces dispositions qui devraient enfin «donner à la police les moyens d’intervenir». Pour le père LaPointe, cette loi «ne sera qu’un début» car «elle restera la plus faible dans les pays développés». Selon lui, il faudra du temps pour changer les mentalités dans un pays où «de nombreux hommes mûrs ne considèrent pas choquant le sexe avec une fillette» et où des collégiennes sont prêtes à enlever leur uniforme bleu et leurs socquettes blanches «non pas pour manger mais pour s’acheter un sac cher qui vient de Paris».
Pétitions, pressions sur les parlementaires, rencontre avec le Premier ministre : des étrangers résidant au Japon mènent une vaste offensive pour que leur pays d’adoption s’attaque à «l’empire de la pornographie enfantine», en plein essor avec l’explosion de l’Internet. «“JP” sont devenues les initiales magiques pour les amateurs de sites de pornographie infantile dans le...