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Actualités - CHRONOLOGIE

L'Alliance s'attaque aux symboles politiques du pouvoir

L’Otan a attaqué mercredi une cible politique symbole du régime de Slobodan Milosevic en tirant des missiles contre le siège du parti au pouvoir, en plein Belgrade, et a renforcé sa puissance de feu avec l’arrivée en Albanie des premiers hélicoptères américains Apache. L’Otan, à la veille du 50e anniversaire de sa création, a voulu signifier qu’il n’existait pas de «sanctuaire» pour le président yougoslave dans son propre pays, selon le porte-parole de l’Alliance, Jamie Shea. L’immeuble de 23 étages abritant le siège du Parti socialiste (SPS) a été frappé de plein fouet par plusieurs missiles, mercredi à 01h15 GMT (03h15 locales). L’attaque nocturne ne semblait pas avoir fait de victimes, selon les policiers et les secouristes. Outre le siège du SPS, l’immeuble abritait plusieurs chaînes privées de télévision et de radio très populaires, dont la radio-télévision Kosava, appartenant à la fille du président, Marija, et des sociétés privées. Le SPS est utilisé «comme machine de propagande» par le régime, a déclaré M. Shea, et son siège était une «cible de grand intérêt». La France a estimé ce bombardement justifié car le SPS «participe à la conduite des opérations militaires» au Kosovo. Mais le choix de cette cible civile ne signifie pas, pour Paris, un passage à la phase 3 de l’opération Force alliée qui élargit les objectifs visés par les bombardements à tous les centres du pouvoir serbe. Les bombardements de l’Alliance, qui entrent dans leur 5e semaine, se sont également concentrés sur le chef-lieu de la Voivodine, Novi Sad (70 km au nord de Belgrade), où le dernier pont le reliant à la rive droite du Danube a été détruit. La raffinerie de la ville a également été bombardée et un important incendie s’y est déclaré, selon la télévision serbe. Des sources serbes ont accusé l’Otan d’avoir fait de nouvelles victimes civiles. Quatre personnes ont été tuées et 20 blessées par des frappes aériennes sur un camp de réfugiés serbes au Kosovo, selon la police locale, qui a vu trois cadavres et des bâtiments détruits. L’agence officielle Tanjug a avancé un bilan d’au moins 10 morts et 16 blessés. L’Otan entend intensifier ses bombardements afin de faire plier le président yougoslave et le contraindre à mettre un terme à sa politique de «nettoyage ethnique» au Kosovo et à accepter les exigences de la communauté internationale. Une offensive terrestre est «impossible en ce moment», a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Javier Solana, «tant que la capacité militaire de la Serbie n’a pas été plus atteinte». Mais un porte-parole du Premier ministre britannique Tony Blair a déclaré que l’éventualité d’une intervention de troupes terrestres de l’Otan au Kosovo sera «discutée» lors du sommet des pays de l’Alliance atlantique, qui s’ouvre vendredi à Washington. En Albanie, les premiers hélicoptères AH-64 Apache sont arrivés sur l’aéroport militaire de Rinas, près de Tirana, apparemment au nombre de six, selon les journalistes sur place, accompagnés par sept hélicoptères d’assaut Blackhawk et deux gros hélicoptères de transport birotor Chinook. Ces appareils avaient été précédés par plusieurs centaines de parachutistes américains de la 82e division aéroportée, chargée d’accompagner et protéger ce déploiement. Le Pentagone a annoncé qu’une douzaine d’Apache, capables de pilonner des blindés avec des missiles guidés par laser, devaient arriver mercredi et une douzaine d’autres jeudi en Albanie. Les autorités de ce pays, le plus pauvre d’Europe et qui accueille le plus grand nombre de réfugiés, se montraient de plus en plus préoccupées par ce qu’elles considèrent comme les tentatives du président Milosevic «d’embraser le Monténégro» et de renverser son gouvernement. Mercredi, c’est du Monténégro qu’arrivaient les nouvelles les plus sombres concernant le sort des civils. Le Haut-commissariat de l’Onu (HCR) s’est dit «très préoccupé» par la situation et les témoignages de nettoyage ethnique des forces serbes à l’encontre des Albanais au Monténégro. Selon le HCR, des réservistes yougoslaves apparemment ivres ont attaqué des déplacés du Kosovo et des membres de la population locale près de Rozaje, faisant six morts. Cette version de l’incident qui s’est produit dimanche à Kaludjerska Laz, dans l’est du Monténégro, contredit celle de l’armée yougoslave qui a affirmé mardi avoir riposté à une attaque de combattants de l’UCK mêlés à une colonne de Kosovars et avoir tué quatre assaillants. Mercredi, le porte-parole de l’Otan a déclaré qu’il restait au Kosovo environ un million de personnes, dont une «énorme partie» subit un «traitement inhumain». 4 500 réfugiés attendaient mercredi d’entrer en Macédoine autour de Malino (près de Kumanovo) et 5 000, après avoir attendu dans le no man’s land près de Lojane, sont entrés la veille dans le pays, selon la police. Selon le HCR, le nombre total de réfugiés du Kosovo depuis mars 1998 s’élève à environ 710 000. Sur le plan diplomatique, le représentant spécial du président russe pour la Yougoslavie, Viktor Tchernomyrdine, a annoncé qu’il se rendrait à Belgrade jeudi. Un sommet entre les chefs d’État et de gouvernement des 19 pays membres de l’Otan et de 7 pays voisins de la République fédérale de Yougoslavie consacré au Kosovo aura lieu dimanche matin à Washington. À Bruxelles, les ambassadeurs permanents des Quinze sont tombés d’accord pour interdire la vente et la fourniture de pétrole à la RFY.
L’Otan a attaqué mercredi une cible politique symbole du régime de Slobodan Milosevic en tirant des missiles contre le siège du parti au pouvoir, en plein Belgrade, et a renforcé sa puissance de feu avec l’arrivée en Albanie des premiers hélicoptères américains Apache. L’Otan, à la veille du 50e anniversaire de sa création, a voulu signifier qu’il n’existait pas de...