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Actualités - ANALYSE

Le projet de budget serait transmis cette semaine à la Chambre La tempête est politiquement maîtrisée

La Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) grogne et veut manifester. Elle est dans son rôle, mais ne bénéficie pas, comme sous M. Hariri, du soutien des partis. Politiquement, sur l’inspiration discrète des décideurs, les réactions au projet gouvernemental de budget 1999 sont plutôt modérées. Il y a eu naturellement des protestations, car les politiciens tiennent à ménager une population qui n’est pas trop contente de se voir pressurer, mais personne n’a poussé les hauts cris contre les surtaxes. Contrairement à ce que beaucoup d’observateurs pensaient pendant la période intermédiaire, la loi de finances ne vient donc pas jeter de l’huile sur le feu dans la bataille qui oppose le nouveau pouvoir à ses détracteurs, qui sont en même temps ses prédécesseurs. C’est dans le courant de cette semaine, en principe, que le gouvernement doit transmettre son projet à la Chambre. Le texte sera d’abord soumis à l’examen des commissions parlementaires, commission des Finances et du Budget en tête, de l’Administration et de la Justice également, qui établiront leurs conclusions et leurs recommandations, avant l’ouverture du débat général appelé à s’étaler sur plusieurs séances. Le Liban aura, lors de l’approbation du budget, passé en pratique cinq mois sans loi de finances. Ce retard est dû, selon des sources diverses, aux tiraillements qui ont opposé les dirigeants en ce qui concerne l’orientation «sociale» ou «fiscale» du budget. Mais un membre du Cabinet l’explique en affirmant que le «ministre des Finances, M. Georges Corm, a dû prendre quelque temps pour vérifier les données comptables. En effet, les gouvernements précédents ont, semble-t-il, beaucoup dépensé en dehors du budget et des crédits ouverts. C’est ainsi qu’on s’est aperçu qu’il y avait plus de mille milliards de livres d’impayés dus aux hôpitaux conventionnés, aux entrepreneurs et aux expropriés. Il a fallu donc faire le ménage dans les écritures et cela a pris plusieurs semaines». Selon ce loyaliste, qui plaide évidemment pour sa paroisse, «les surtaxes frappent essentiellement des denrées, des produits nuisibles à la santé». Sans dire pourquoi, dans ce cas, on ne les interdit pas, le ministre ajoute que «sur les directives pressantes du chef de l’État, le gouvernement a veillé à ne pas accabler les classes défavorisées». Ce qui est sans doute exact : les 2 000 LL sur l’essence et les 500 LL sur le paquet de cigarettes ne peuvent concerner ceux qui n’ont pas de voitures et ne peuvent se payer le luxe de fumer… Et d’ajouter que «l’on a réduit de près de la moitié l’abonnement au téléphone ordinaire». Que les non-fumeurs nécessiteux ont forcément à domicile. Plus sérieusement, ce ministre jure ses grands dieux que «le budget 99 représente le premier pas de l’effort qui sera déployé sous le présent régime pour assainir les finances publiques, réduire l’endettement du pays et le déficit budgétaire. Un redressement que viendra réguler, détailler et rationaliser un vrai plan quinquennal s’étendant à la réorganisation des structures des services de l’État et à la redistribution entre les différents secteurs du poids de la dette publique. Il est évident cependant que la réussite de ce plan quinquennal suppose la participation de tous et ne peut être le fait du gouvernement seulement». Cette personnalité indique ensuite qu ’«un examen pointu des chiffres du budget montre que les surtaxes ne suffisent pas. On n’en attend, en effet, que 500 milliards de LL, dont 188 milliards de l’essence. Alors que le seul relèvement de l’échelle des salaires dans la fonction publique coûte au Trésor 600 milliards de LL». Les députés pour leur part disent en général qu’ils veulent bien laisser sa chance à l’équipe en place mais qu’il faudra «quand même voir si elle va vraiment tenir le pari de laisser le déficit budgétaire au-dessous de la barre des 41 %… ». Ce qui est une façon d’en douter. D’autant plus compréhensible que le gouvernement précédent avait prévu, fin 97, 38 % de déficit pour une année comptable 98 qui s’était terminée par un déficit de près de 60 % !
La Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL) grogne et veut manifester. Elle est dans son rôle, mais ne bénéficie pas, comme sous M. Hariri, du soutien des partis. Politiquement, sur l’inspiration discrète des décideurs, les réactions au projet gouvernemental de budget 1999 sont plutôt modérées. Il y a eu naturellement des protestations, car les politiciens...