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Actualités - REPORTAGES

Budget - La transparence, plutôt que la politique de l'autruche Les dépenses se limiteront aux sommes prévues, souligne el-Khalil

Une fois de plus, c’est sur une condamnation des agressions israéliennes au Liban-Sud que le Conseil des ministre s’est ouvert hier. Conseil des ministres extraordinaire qui sera suivi d’une nouvelle réunion aujourd’hui. En résumé, la séance d’hier a servi à définir les dépenses courantes et de fonctionnement de l’État, durant l’exercice de 1999. Cette somme a été fixée à 8 360 milliards de LL. Mais il faudra attendre que les recettes soient fixées, ce qui sera fait aujourd’hui, pour savoir quelle sera l’ampleur du déficit budgétaire. L’on sait toutefois que le gouvernement cherche à ce qu’il ne dépasse pas les 40 %. Jouant la transparence, plutôt que la politique de l’autruche et de prétendre que tout va pour le mieux, le gouvernement s’est fixé pour règle d’or de ne dépenser que les sommes prévues dans le budget. Les récentes agressions israéliennes contre Habbouche et Arabsalim, qui ont fait de nombreuses victimes civiles, dont des femmes et des enfants, ont été sévèrement condamnées par le chef de l’État, en début de séance. M. Lahoud n’a pas manqué non plus de souligner «la barbarie israélienne», qui s’est traduite par l’expulsion de la zone occupée des proches de quatre miliciens de l’ALS ayant fait défection, en violation flagrante des droits de l’homme, des conventions internationales et de l’accord d’avril 96. «Dans le respect de la loi et dans l’instauration de la justice, tous les Libanais trouveront protection et garantie. La loi constitue la source des droits des particuliers et de ceux de l’État», a encore dit le président Lahoud. De source proche de la présidence, on a minimisé la portée des appels au calme attribués à Damas, insistant sur le fait qu’en matière de respect de la loi, aucun compromis ne sera fait et que la foi dans le respect de la loi comme fondement du régime est un choix stratégique, et non une question d’humeur. Prenant ensuite la parole, le président du Conseil a justifié le retard dans la présentation du budget par le fait que le gouvernement ne s’y est attelé que début 1999. Ce budget, apprend-on, ne reflète que partiellement les ambitions du gouvernement. Le véritable budget du gouvernement sera celui de l’an 2000, a-t-on fait valoir de source gouvernementale. M. Hoss a blâmé le gouvernement sortant de n’avoir pas présenté son budget avant son départ. La vérification des chiffres du budget, l’effort d’austérité et de transparence, ont exigé un effort soutenu, a poursuivi M. Hoss, qui a rendu hommage à la patience et à la compétence du ministre des Finances, Georges Corm. Ce dernier a ensuite pris la parole pour exposer le projet de budget, dont seules les rubriques dépenses ont été approuvées. M. Corm a souligné que les dépenses s’étaient élevées d’abord à plus de 9 000 milliards de LL, mais que des examens minutieux des dépenses susceptibles d’être réduites l’ont ramené à 8 360 Mds de LL, dont 7 503 Mds de LL de dépenses courantes (y compris le service de la dette et la nouvelle échelle des salaires) et 857 Mds de LL de dépenses de fonctionnement. En comparaison avec les chiffres de l’an dernier (98), le budget de l’année en cours est parvenu à ne prévoir, dans sa première section, consacrée aux dépenses courantes, que 731 milliards de LL de dépenses supplémentaires, alors qu’il devait faire face à des dépenses exigibles de 1 125 milliards de LL de plus que l’an dernier, répartis de la façon suivante : 700 Mds de LL pour le service de la dette et 425 Mds de LL pour la nouvelle échelle des salaires. En clair, une compression budgétaire de près de 400 Mds de LL. Dans la seconde section (dépenses de fonctionnement), les dépenses d’investissements ont augmenté d’environ 308 Mds de LL par rapport à 98, comprenant des fonds destinés à la Caisse des déplacés. L’exécution des projets de développement faisant l’objet d’accords de financement internationaux se poursuivra, apprend-on. Mais il n’y aura de nouveaux projets que dans le cadre des dépenses de fonctionnement prévues (139 Mds de LL environ). Par ailleurs, des projets pour lesquels des fonds sont disponibles, mais qui n’ont pas encore été utilisés, bien que le gouvernement en paie le coût, notamment au CDR et dans certains ministères, seront exécutés. Une partie des fonds économisés provient de la suppression de la disposition numéro 4 prévue dans les rangs des forces armées (frais de déplacement notamment), et la compression des dépenses non urgentes. Le rapport de la Cour des comptes Au sujet de la polémique engendrée par la transmission du rapport de la Cour des comptes au parquet, des attaques verbales de M. Walid Joumblatt et des appels à l’apaisement de Damas, le porte-parole du gouvernement, M. Anouar el-Khalil, a précisé que la réponse à toutes ces interrogations de l’opinion sont contenues dans les propos du chef de l’État. En réponse à la question sur le communiqué jugé infamant à l’égard de M. Walid Joumblatt publié par l’ANI, M. el-Khalil a déclaré : «Nous n’avons rien contre les critiques faites dans le respect de la loi et de façon scientifique. Mais nous sommes hostiles aux critiques qui sèment l’émoi dans les esprits et mettent les choses dans une fausse perspective (…) Nous retiendrons tout ce qui est positif dans les critiques adressées à l’Agence nationale d’information, mais nous n’accepterons pas ce qui n’est pas positif». Au sujet des émission par satellites de la Future TV, que certains députés et ministres accusent de nuire à la réputation économique du Liban à l’étranger, M. el-Khalil a déclaré, en une phrase ambiguë, que «nous voulons garantir la liberté d’information au plus haut degré, mais nous croyons que la majorité écrasante des Libanais perçoit négativement l’utilisation des médias contre les intérêts du Liban». «Aucune mesure n’est envisagée actuellement», a répondu le ministre à une question subsidiaire sur l’éventualité d’une intervention de l’État en la matière. Pour finir, le ministre de l’Information a affirmé que le gouvernement «ne fait pas la politique de l’autruche», et reconnaît qu’il y a un marasme économique, mais considère que la transparence avec laquelle il présente le projet de budget est en elle-même une garantie pour les investisseurs. «Nous ne dépenserons que les sommes prévues dans le budget», a-t-il précisé, soulignant que le plan quinquennal de relèvement est en cours d’examen et que le ministre des Finances y travaille d’arrache-pied. Les chapitres : Crédits Prévisions Différence 1998 budgétaires 1999 Présidence de la République 2 478 700 2 875 700 397 000 Parlement 34 958 600 31 970 000 -2 988 600 Présidence du Conseil des ministres 472 676 408 649 003 657 176 327 249 Ministère de la Justice 33 927 073 37 905 346 3 978 873 Ministère des Affaires étrangères 86 225 250 87 548 400 1 323 150 Ministère de l’Intérieur 333 525 347 364 834 295 26 308 948 Ministère des Finances 41 225 390 814 548 347 773 322 957 Ministère de la Défense nationale 749 970 504 854 205 387 104 234 883 Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports 455 599 950 450 141 000 -6 458 950 Ministère de la Santé publique 261 279 800 251 287 637 -9 992 163 Ministère du Travail 4 386 018 64 367 963 59 981 945 Ministère de l’Information 23 884 040 21 857 625 -2 025 415 Ministère des Travaux publics 124 742 438 102 454 268 -22 288 170 Ministère de l’Agriculture 37 300 696 16 098 381 -21 202 315 Ministère de l’Économie et du Commerce 10 012 202 12 148 950 2 136 748 Ministère des Postes et des Télécommunications 12 872 722 13 265 700 392 978 Conseil constitutionnel 1 591 768 1 768 685 176 917 Ministère des Ressources hydrauliques et électriques 88 514 933 94 190 500 5 675 587 Ministère du Tourisme 10 369 005 6 487 675 -3 881 930 Ministère du Pétrole 502 825 515 441 12 616 Ministère de l’Habitat et des Coopératives 53 558 191 2 904 300 -50 051 391 Ministère des Déplacés 3 852 444 5 585 400 3 287 044 Ministère des Affaires rurales et municipales 976 635 839 000 -137 635 Ministère de l’Enseignement professionnel et technique 32 670 920 43 078 500 10 407 580 Ministère des Affaires sociales 94 382 319 68 416 167 -25 966 162 Ministère des Émigrés 5 738 200 3 494 500 -2 243 700 Ministère des Transports 101 447 918 100 427 325 -1 020 063 Ministère de la Culture et de l’Enseignement supérieur 195 357 735 167 192 351 -28 165 384 Ministère de l’Environnement 5 228 938 2 428 982 -2 799 956 Ministère de l’Industrie 2 496 500 2 265 500 -231 000 Dettes à payer 3 200 000 000 3 900 000 000 700 000 000 Réserves du budget 828 247 931 185 891 919 -642 356 012 Total 7 320 000 000 8 360 000 000 1 040 000 000 Direction de la loterie nationale 66 000 000 69 000 000 3 000 000 Direction générale des céréales et de la betterave sucrière 137 768 707 75 539 160 -62 229 547 Télécommunications 675 430 000 850 012 500 174 582 500 Total général 8 199 198 707 9 354 551 660 1 155 352 953
Une fois de plus, c’est sur une condamnation des agressions israéliennes au Liban-Sud que le Conseil des ministre s’est ouvert hier. Conseil des ministres extraordinaire qui sera suivi d’une nouvelle réunion aujourd’hui. En résumé, la séance d’hier a servi à définir les dépenses courantes et de fonctionnement de l’État, durant l’exercice de 1999. Cette somme a...