Pâques - Traditions et esprit de fête Les oeufs et les voeux(photos)

On a souvent entendu dire : la poule aux œufs d’or sans prendre conscience que l’œuf est un aliment aussi précieux que l’or pour s’être mérité une telle comparaison. Qui a dit que la terre est ronde et non pas ovée ? Notre origine est bien l’ovum ! Tout commence par un œuf. L’éclosion est un instant magique, un effet surprise au moment où la coquille, emballage exceptionnel, fragile et poreuse, éclate ! Je me souviens qu’enfant, mon chocolat préféré était en forme d’œuf. Il contenait un boîtier ovoïde où un fabricant astucieux (connaissant parfaitement la psychologie enfantine) avait déposé une petite pacotille. Quel bonheur, que cette excitation qui se perpétue après le régal chocolaté. Il existe donc des œufs de toutes sortes, de pierre, de marbre, en bois – pour repriser des chaussettes trouées – et de fine porcelaine, destinée aux collectionneurs. On connaît d’ailleurs les fameux œufs de Fabergé offerts au Tsar et à sa famille. Plus de 50 œufs ont ainsi été confectionnés par des maîtres orfèvres dans ses ateliers, à partir de joyaux et de métaux précieux. On raconte que Fabergé détruisait avec un petit marteau en or les œufsvres d’art qui ne correspondaient pas à ses goûts. On a tendance à désigner du mot «œuf» uniquement celui de la poule, les autres œufs étant suivis de la mention de l’animal dont ils proviennent : œufs de caille, d’oie, de pintade de cane et ceux, aphrodisiaques, de certains poissons comme le saumon, la truite et lompe, ce dernier offrant des œufs gris le plus souvent, mais que l’on retrouve dans les commerces artificiellement colorés en rouge ou en noir, pour faire plaisir à nos palais Stendhaliens. Pour conclure dans cette catégorie, je nommerai le caviar (pour être plus précise, œufs d’esturgeon) noir, gris ou mordoré, qui suscite luxe et volupté. Œufs de Pâques Voilà qu’aujourd’hui, au seuil de la fête pascale, la saison des œufs s’affiche. Les gros œufs de chocolat enrubannés, mais aussi les œufs de poule que l’on va s’essouffler à vider et décorer. Vive les omelettes ! Il y aura aussi les œufs cuits, sur lesquels nous donnerons libre cours à notre création artistique ovoïdale. Il est vrai qu’en cette période de l’année, nous consommons beaucoup d’œufs, et que notre champ visuel est envahi par les formes ovales dans la plupart des vitrines commerciales. Il faut cependant bien se rappeler que, sur les 365 jours de l’année, l’œuf est omniprésent dans notre quotidien : de l’œuf du matin, des quiches du midi, aux pâtes alimentaires, la mayonnaise, les desserts, etc. Comment ferait-on sans eux, voire sans œufs ? Irremplaçables, bon marché, ils sont à l’origine d’une liste de préparation variant à l’infini. La fraîcheur est un facteur important, lorsqu’un œuf est extra frais, ce qui veut dire 24h après sa ponte, il est idéal de le consommer cru ou peu cuit, comme dans un tartare, un brick algérien ou tout simplement, à la coque. En Chine, on prépare les œufs durs marbrés. Il suffit de cuire ceux-ci au point d’en faire craqueler les coquilles, on dépose ensuite ces œufs durs non écalés dans un bain de thé fort toute une nuit. Le thé s’infiltre dans les craquelures et laisse des traces marbrées sur le blanc de l’œuf écalé. Bien joli. On prépare aussi les «œufs de centans», des œufs de cane, enveloppés dans un mélange de chaux de boue et de salpêtre, d’herbes aromatiques et de paille de riz. Ils se conservent très longtemps (au moins 3 mois et non cent ans !). Ils sont très odorants, noirs et brillants, une fois dégagés de leur gangue, et se dégustent froid avec concombre et gingembre. Les Mexicains fabriquent des œufs de confettis. Après avoir vidé le contenu de l’œuf et l’avoir lavé, ils en remplissent la coquille de confettis puis ferment l’ouverture de celle-ci avec un ruban adhésif. Lors de célébrations, les œufs de confettis sont brisés sur la tête d’un ami en guise de porte-bonheur. S’ils sont beaux, ils sont donc aussi bons, alors, dans cet esprit de fête, je vous suggère de prendre vos pinceaux et d’y mettre des couleurs et encore des couleurs. Tradition exige, à croire ou ne pas y croître, c’est noir ou blanc, peut-être mieux : jaune ou blanc !