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Actualités - ANALYSE

Epuration - Le pouvoir déterminé à aller jusqu'au bout Hoss affirme qu'il ne poursuit personne de sa vindicte

Le président Sélim Hoss affirme qu’il ne poursuit personne de sa vindicte. Et un ministre souligne que «l’ouverture des dossiers pour lutter contre la corruption et les corrupteurs ne doit étonner ou indigner personne. Le régime s’est en effet engagé, dans le discours d’investiture, à établir dans ce pays le règne de la loi et des institutions, à réformer l’Administration et les mœurs politiques comme le demandent les Libanais. Il faut dès lors que la vérité soit connue quand on parle de détournements de fonds et de dilapidation des deniers publics. Il faut mettre un terme à toute confusion, pour que les gens sachent qui est coupable et qui est innocent». Une attitude morale «mais aussi politique», enchaîne cette personnalité gouvernementale. Dans ce sens que, dans le temps, l’intérêt du pays, vu sous l’angle de la stabilité politique, a pu commander qu’on ferme les yeux sur les abus commis. Aujourd’hui ce même intérêt impose qu’on édifie effectivement un véritable État de droit. Cela signifie qu’il n’y a plus d’ombrelle, plus de protection politiques pour les pourris et les corrupteurs. Les inculpés poursuivis doivent apporter la preuve de leur innocence devant la justice ou devant les organismes de contrôle saisis de leur cas. Mieux même, ceux qui sont au centre de rumeurs persistantes devraient eux-mêmes demander l’ouverture d’une enquête pour se justifier. C’est ce que Laurent Fabius avait fait en France quand on avait évoqué son nom dans l’affaire du sang contaminé». Ce ministre jusqu’au-boutiste passe outre donc aux promesses du régime comme du chef du gouvernement qu’il n’y aurait pas de règlement de comptes pour le passé. Il semble omettre en outre que, dans une démocratie, ce n’est pas à un inculpé de faire la preuve de son innocence mais au parquet de démontrer qu’il est bien coupable. Toujours est-il que la personnalité citée souligne ensuite en ronronnant de satisfaction que «beaucoup ont pensé que tout s’arrêterait avec l’arrestation de M. Chahé Barsoumian, qui servirait de fusible et de bouc émissaire pour toutes les fautes du passé. Ils doivent maintenant déchanter et comprendre que nous irons jusqu’au bout. On ne doit pas en douter, car ce régime, ce pouvoir ne sont pas de ceux qui font les choses à moitié». Un discours presque martial, à peine tempéré par cette assurance : «Une fois les dossiers aux mains de la justice, les autorités politiques n’interviennent plus et se tiennent strictement sur la touche. Chacun aura droit à une procédure impeccable, sera sanctionné ou blanchi dans les règles. Il faut dès lors rappeler que ce n’est pas en se trouvant cité par la Cour des comptes ou même interrogé par le parquet qu’on devient automatiquement un inculpé présumé coupable de détournement de fonds. Il y en a qui peuvent être soupçonnés de fautes administratives, d’infractions à la loi sans enrichissement personnel, comme cela a été le cas en France pour l’ancien secrétaire général du PS, Henri Emmanuelli. Dans ces cas-là, il n’y a généralement pas de poursuites pénales chez nous et en ce qui concerne des députés, pas de demande de levée de l’immunité parlementaire». Une précision tout à fait utile en ce qui concerne MM. Rafic Hariri, Hagop Démerdjian et Bassem el-Sabeh qui sont couverts par l’immunité parlementaire, ce qui n’est pas le cas de M. Fouad Siniora, ancien ministre délégué aux Finances. Il semble toutefois, du moins jusqu’à présent, que les révélations de la Cour des comptes sur les fonds des municipalités impliquent une responsabilité politique, administrative mais pas pénale, vu qu’il y aurait eu affectation irrégulière de ces fonds mais pas vol. Quoi qu’il en soit, concluant son plaidoyer par des préoccupations de haute politique, le ministre cité affirme que «si nous n’engagions pas des poursuites tous azimuts, l’opposition aurait vite fait d’exploiter notre laxisme avec démagogie. Et elle aurait vite fait de nous dénoncer comme complices passifs de la corruption. Nous ne voulons pas lui laisser cet avantage».
Le président Sélim Hoss affirme qu’il ne poursuit personne de sa vindicte. Et un ministre souligne que «l’ouverture des dossiers pour lutter contre la corruption et les corrupteurs ne doit étonner ou indigner personne. Le régime s’est en effet engagé, dans le discours d’investiture, à établir dans ce pays le règne de la loi et des institutions, à réformer...