En gros plan Le cinéma anglais en danger ?

La mondialisation, l’«invasion culturelle» américaine, ce ne serait donc plus l’obsession des seuls Français, pour ne pas parler de divers pays européens et autres? Voici que l’Angleterre se sent, elle aussi, menacée. Nous n’inventons rien: c’est à Londres qu’on tire la sonnette d’alarme. Il s’agit, bien entendu, de cinéma. L’article est paru dans le grand quotidien The Daily Telegraph en date du 15 octobre dernier, sous la signature de Nigel Reynolds. Le titre attire déjà l’attention: «Une société hollywoodienne prend en charge les films anglais». On savait déjà que l’industrie cinématographique britannique dépendait financièrement, pour une large part, des «majors» d’Hollywood. Mais elle était parvenue à conserver – jusqu’à présent – une certaine autonomie, artistique en particulier. Il semble que cette relative indépendance soit aujourd’hui remise en question. Nous vous faisons grâce des détails techniques, complexes et sans grand intérêt pour le profane. En bref et en aussi clair que possible, voici ce qui se passe. La firme Universal Pictures, basée à Hollywood, a annoncé qu’elle allait se charger directement des activités de distribution de la UPI de Londres: à revoir la société United Pictures International qui, jusqu’à maintenant, «alimentait» de nombreux circuits à l’étranger (Liban compris), tout en produisant des films en Angleterre. Les producteurs anglais «indépendants» sont inquiets – et il y a de quoi. Commentaire du même journal: «C’est la fin du rêve d’un possible contrôle d’une industrie cinématographique européenne. Hollywood pense qu’il doit contrôler le monde. Dans ces conditions, le cinéma anglais va devenir quelque chose de mineur (“a cottage industry”)». Que l’on ne s’y trompe pas: tout cela est extrêmement grave.