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Actualités - CHRONOLOGIE

Dossier régional - Une délégation du Jihad islamique reçue par Hoss L'Autorité palestinienne critique Beyrouth

Le Premier ministre Sélim Hoss persiste et signe. Il s’en tient toujours – et avec lui le gouvernement – à la position officielle qu’il a adoptée en début de semaine au sujet des opérations menées au Liban-Sud par le mouvement palestinien intégriste, le Jihad islamique. Réagissant à la déclaration faite à Damas par un dirigeant du Jihad islamique palestinien qui avait qualifié le Liban-Sud de «front ouvert avec Israël», M. Hoss avait enjoint, lundi, aux Palestiniens de «s’abstenir de mener des actions armées contre Israël au Liban-Sud car elles nuisent aux intérêts du Liban». Cette position a été réitérée par M. Hoss au cours de l’entrevue qu’il a accordée hier après-midi à deux responsables du Jihad islamique palestinien, Abou Imad Rifahi et Abou Tarek Nekhali. Et comme pour bien marquer ses distances à l’égard de l’action de cette organisation palestinienne intégriste, le Premier ministre a tenu à recevoir les deux responsables palestiniens à son domicile de Aïcha Bakkar et non pas au Grand Sérail afin de ne pas accorder une tribune officielle aux délégués du Jihad. A cet effet, le Premier ministre a insisté pour que la rencontre ait lieu loin des regards indiscrets des journalistes et des photographes de presse. Selon des sources dignes de foi proches de la présidence du Conseil, les deux représentants du Jihad auraient fait montre de compréhension à l’égard de la position du gouvernement libanais. Ils auraient affirmé sur ce plan que leur organisation s’abstiendra désormais de mener des opérations à partir du Sud. Cette attitude a été rapportée hier soir par M. Hoss aux membres du gouvernement réunis à Baabda. Le gouvernement a, évidemment, avalisé la position du Premier ministre au sujet de cette affaire. À l’issue de la réunion ministérielle, le ministre de l’Information Anouar el-Khalil devait souligner, en réponse aux questions des journalistes, que les représentants du Jihad islamique ont «appuyé la position du président Hoss et du gouvernement libanais et ont publié un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur soutien et leur estime pour l’attitude adoptée par le Premier ministre». Parallèlement aux indications de M. Khalil, la seule information qui a filtré à la presse concernant la teneur de l’entretien que M. Hoss a eu avec les deux délégués du Jihad a été rapportée en soirée par l’Agence nationale d’information (Ani). Cette dernière a indiqué que «la délégation a fait montre de compréhension à l’égard de la position du Premier ministre et du gouvernement, de même qu’elle a manifesté sa disposition à coopérer dans l’intérêt du Liban et de la cause palestinienne». «La délégation, ajoute l’Ani, a exprimé son estime et son respect pour le pouvoir et le gouvernement». L’Ani indique, d’autre part, que dans une déclaration faite à l’issue de la rencontre avec M. Hoss, Abou Imad Rifahi a souligné son «estime et son respect à l’égard de la position du pouvoir et du gouvernement libanais qui appuient la résistance contre l’occupation israélienne ainsi que le droit du peuple palestinien à regagner sa terre et à mener une résistance qui n’aille pas à l’encontre de la Résistance libanaise et de la position du gouvernement libanais». Il convient d’indiquer dans ce cadre que le président de la Chambre Nabih Berry a estimé «exagérée» l’ampleur donnée sur le plan local à cette affaire du Jihad islamique, tout en notant qu’il existe des atouts politiques que le Liban est en droit d’utiliser au moment opportun. Il reste que les rapports entre le gouvernement libanais et l’Autorité palestinienne paraissent particulièrement tendus dans les circonstances présentes. Dans un communiqué publié à Ramallah, en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne a ainsi dénoncé avec force la politique des autorités libanaises à l’égard des réfugiés palestiniens en l’assimilant à un «système d’apartheid». «Le blocus des camps de réfugiés palestiniens par des unités de l’armée, dotées d’équipements lourds et de pièces d’artillerie, fait partie de la politique de discrimination raciale contre les Palestiniens suivie depuis de longues années par les autorités libanaises», écrit le ministère palestinien de l’Information dans un communiqué. Le texte s’élève contre cette «politique injuste», en affirmant que l’armée libanaise amultiplié récemment les restrictions contre les Palestiniens. Selon le ministère, l’armée libanaise interdit depuis quelques jours l’entrée des produits de construction dans le camp de Aïn el-Héloué. Elle interdit également l’entrée de mobiliers et oblige les conducteurs de camion transportant des produits alimentaires à «décharger leurs cargaisons à l’entrée des camps avant de pouvoir les y introduire». Le ministère palestinien a appelé les autorités libanaises à «revenir sur ces mesures et traiter les Palestiniens sur le même pied d’égalité que les Libanais».
Le Premier ministre Sélim Hoss persiste et signe. Il s’en tient toujours – et avec lui le gouvernement – à la position officielle qu’il a adoptée en début de semaine au sujet des opérations menées au Liban-Sud par le mouvement palestinien intégriste, le Jihad islamique. Réagissant à la déclaration faite à Damas par un dirigeant du Jihad islamique palestinien qui...