Social - Remise en vigueur de l'article 108 de la loi sur les prisons Six cents détenus bénéficieront d'une remise de peine en l'an 2000

Bonne nouvelle dans les prisons. La nouvelle année pourrait être marquée, dans le monde carcéral, par une remise de peine qui toucherait quelque 600 détenus, assure l’agence locale Markazia dans son édition d’hier. À la demande du gouvernement, la commission chargée d’organiser l’état des prisons a mis au point un projet de remise de peine dans l’esprit de l’article 108 de la loi sur les prisons, datant de 1949, précise l’agence. Selon des informations fiables, quelque 600 détenus bénéficieront de la grâce, et se verront remettre totalement le restant de leurs peine . Parallèlement, environ un millier de détenus bénéficieront d’une réduction de peines. L’article 108 de la loi sur les prisons prévoit des allègements de peines pour les détenus dont la conduite est exemplaire. Cet allègement peut se transformer en grâce, si le détenu a déjà purgé la moitié de sa peine. La commission sur les prisons est présidée par le magistrat Georges Ghantous, et comprend le général des FSI Élias Daoud, le colonel Habib Loutfi et le lieutenant-colonel Fouad Imad. C’est la première fois que l’application de l’article 108 est envisagée, dans l’histoire de la République libanaise, souligne l’agence. En octobre dernier, le P. Élie Nasr, aumônier des prisons , avait précisé que les dossiers des candidats à des remises de peine sont examinés deux fois l’an, à la mi-décembre et à la mi-juin. L’ecclésiastique avait également annoncé la prochaine adoption de l’année carcérale de 9 mois, comme c’est le cas dans de nombreux pays occidentaux. Une amnistie générale pour les crimes commis durant les années de guerre avait été envisagée, avec des aggravations de peines en cas de récidive, mais la décision à ce sujet reste aléatoire. En avril 1988, un mouvement de protestation qui avait revêtu un caractère insurrectionnel s’était produit, à Roumieh, contre les conditions de détention inhumaine dans les prisons.