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Actualités - ANALYSE

Elections - Les tractations vont bon train en coulisses La configuration générale de la prochaine Chambre est déjà connue

La loi électorale ayant été votée à huit petits mois du scrutin, ses détracteurs ne veulent pas perdre leur temps à continuer à l’attaquer. Ils savent en effet que, comme en 1996, même un recours devant le Conseil constitutionnel ne donnerait rien en pratique. Les opposants se lancent donc, eux aussi, dans la course de sélection. C’est-à-dire dans les tractations en coulisses pour la conclusion des alliances et la formation des listes. Des contacts sont notamment pris pour assurer les chances des personnes qui se trouvent en grâce auprès des puissants, des persona grata en somme. Dès lors, la configuration de la prochaine législature est déjà grosso modo connue. Les spécialistes indiquent qu’ils ne s’attendent pas à des surprises majeures. À leur avis, les postulants forts ne risquent pas cette fois d’être éliminés au profit de quasi-inconnus. Globalement, ajoutent-ils, la plupart des figures du Parlement actuel vont revenir place de l’Étoile. Sauf en cas de développement majeur intervenant avant la date des élections, comme la paix dans la région ou un retrait israélien du Sud et du Golan. Il serait alors possible qu’à la faveur d’un nouveau climat, le dossier électoral soit réexaminé. Et que des pôles, mis sur la touche depuis des années, retrouvent à cette occasion un rôle actif sur la scène politique locale. Où ils affronteraient des rivaux que les circonstances ont jusque-là favorisés. Cependant, au stade actuel, c’est la continuité qui a la cote. Les experts détaillent ainsi leurs pronostics : – Au Sud, la liste de M. Nabih Berry devrait passer haut la main. Il serait difficile aux membres d’une autre liste ou à des indépendants de la percer. – À Zahlé, M. Élie Skaff garde en principe le contrôle. Il devrait renouveler les alliances de l’édition précédente. Avec peut-être un ou deux changements, pour des raisons diverses. Mais si les tractations en cours devaient capoter, si la combinaison précédente devait s’écrouler, il pourrait y avoir bataille entre M. Skaff et la liste que ses contempteurs locaux mettraient sur pied. – Dans la Békaa-Ouest, le retour des députés actuels semble garanti. – À Baalbeck-Hermel, le Hezbollah, qui paraît toujours prépondérant, pourrait former une liste de coalition avec le président Hussein Husseini. Si cela ne se fait pas, il est possible que les forces politiques de la contrée s’allient pour faire face au Hezbollah. Surtout si auparavant Israël s’est retiré du Sud, ce qui créerait un climat politique nouveau. – Au Chouf, M. Walid Joumblat n’a en principe pas de souci à se faire. Il garderait globalement les mêmes sur sa liste. – À Aley-Baabda, c’est probablement un accord entre l’émir Talal Arslane et des forces politiques ou partisanes locales qui va déterminer le jeu, en rendant difficile la constitution d’une deuxième liste. – Au Metn-Nord, MM. Michel Murr et Nassib Lahoud vont s’affronter. Selon les proches du ministre de l’Intérieur, la bataille va principalement tourner autour de l’un des sièges maronites. – À Kesrouan-Jbeil si les forts ne parviennent pas à se coaliser, ils s’affronteraient à travers deux listes principales. – De même, l’on s’attend à deux listes principales à Tripoli-Zghorta-Koura-Batroun. Les résultats devraient être partagés entre les formations Omar Karamé-Sleiman Frangié et Ahmed Karamé - Nayla Moawad. – À Bécharré-Akkar-Dennyé, il pourrait ne pas y avoir de liste face à celle de M. Issam Farès, si elle regroupe la plupart des députés actuels qui ont leurs assises populaires. – La bataille-vedette devrait cette fois se dérouler à Beyrouth, s’il n’y a pas accord général entre MM. Rafic Hariri, Tammam Salam et Sélim Hoss. Au stade actuel, la possibilité d’une entente semble éloignée. Et on prête à M. Hariri l’intention de présenter des listes dans les trois circonscriptions, les deux autres leaders sunnites faisant alors contrepoids en soutenant d’autres listes. Les résultats seraient largement panachés. L’objectif recherché par le pouvoir, à savoir faire en sorte que chacun des trois leaders ait «sa» circonscription et qu’il n’y ait pas de heurt, paraît donc compromis.
La loi électorale ayant été votée à huit petits mois du scrutin, ses détracteurs ne veulent pas perdre leur temps à continuer à l’attaquer. Ils savent en effet que, comme en 1996, même un recours devant le Conseil constitutionnel ne donnerait rien en pratique. Les opposants se lancent donc, eux aussi, dans la course de sélection. C’est-à-dire dans les tractations en...