Diaspora - Les émigrés ne sont pas physiquement atteints Quelque 250 magasins libanais dévastés à Abidjan

C’est avec inquiétude que le palais Bustros suit l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire qui compte une colonie libanaise de 40 000 âmes. Selon les derniers rapports, les émigrés n’ont pas été physiquement agressés par les putschistes ou les fauteurs de troubles incontrôlés. Mais quelque 250 magasins libanais d’Abidjan auraient été mis à sac, dans le cadre du grand pillage dont cette ville africaine a été le théâtre. L’ambassadeur du Liban, M. Mohammed Daher, est en contact permanent avec les autorités ivoiriennes et les forces de facto, mais aussi avec l’ambassade de la puissance influente qu’est la France, pour assurer la protection de la colonie libanaise. Dans une déclaration à la presse, M. Daher a indiqué que la situation commence à s’améliorer à Abidjan. Le pillage des établissements de commerce a cessé depuis dimanche soir, à partir du moment où les patrouilles de l’armée ont commencé à sillonner les rues d’Abidjan et à poursuivre les vandales, a ajouté M. Daher, précisant que les Libanais ont commencé à sortir de chez eux pour inspecter leurs magasins. Entre-temps à Beyrouth, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, est resté en contact avec les départements concernés aux ministères des Affaires étrangères et des Émigrés pour s’enquérir de la situation des Libanais d’Abidjan, pendant que le président de la Chambre, M. Nabih Berry, entreprenait des contacts de son côté pour garantir la sécurité des émigrés. M. Hoss a reçu dans l’après-midi, du comité chargé depuis vendredi de «suivre la situation » des Libanais de Côte d’Ivoire, un rapport assurant que tous les membres de la colonie libanaise d’Abidjan vont bien. Rappelons que ce comité avait été formé, sur décision du chef du gouvernement, qui a chargé quatre hauts fonctionnaires d’examiner les moyens d’assurer la sécurité des Libanais de Côte d’Ivoire. Il est composé de MM. Nagi Abou Assi, directeur général des affaires politiques au ministère des Affaires étrangères, Haytham Jomoa, directeur général du ministère des Émigrés, Yéhya Mahmasani, conseiller du chef du gouvernement pour les affaires diplomatiques, et Ahmed Tabbarah, conseiller de M. Hoss pour les affaires des émigrés. De son côté, le chef du Parlement a pris contact avec les présidents français et égyptien, MM. Jacques Chirac et Hosni Moubarak, pour les prier d’intervenir afin d’assurer la sécurité des membres de la colonie libanaise.