Tammam Salam invite les chrétiens à participer massivement au scrutin

Après le découpage de Beyrouth en trois circonscriptions, et en prévision des législatives de l’été prochain, M. Tammam Salam a entamé hier ses visites préélectorales aux autorités religieuses chrétiennes par une visite au siège patriarcal maronite de Bkerké. M. Salam, qui a présenté ses vœux de prompt rétablissement au patriarche, ainsi que ses souhaits pour la fête de Noël, a répondu à l’issue de sa visite aux questions des journalistes. C’est ainsi que M. Salam a déclaré avoir perçu «de l’optimisme» chez le patriarche Sfeir au sujet de la loi électorale qui vient d’être votée. Il a invité les chrétiens à «participer massivement» aux élections de l’été prochain, à l’image de la participation qui a marqué les municipales de 1998. Au sujet des visites que l’ancien chef du gouvernement Rafic Hariri multiplie aux ordres religieux maronites, M. Salam a affirmé que «l’unité des rangs nationaux» exige de telles initiatives. Il a affirmé qu’il est «prématuré» de parler, à ce stade, de ses futures alliances politiques, soulignant que celles-ci se font généralement «à quelques semaines du scrutin» et donc qu’il «dispose encore de temps» pour en décider. M. Salam a enfin estimé que les rumeurs politiques disant qu’il formera le gouvernement de l’après-paix «sont ce qu’elles sont, des rumeurs», et a affirmé que son comportement politique restera dicté par le souci de préserver l’unité de Beyrouth. Par ailleurs, le patriarche Sfeir a reçu M. Kazem el-Khoury, candidat malheureux aux dernières élections à Jbeil. «Nous aurions souhaité une loi électorale plus équitable», a dit M. el-Khoury, «mais ce qui a été disposé comporte aussi des points positifs». La loi électorale a groupé les cazas de Jbeil et du Kesrouan en une seule circonscription électorale. Le chef de l’Église maronite a par ailleurs reçu une délégation de parents de personnes enlevées et disparues durant la guerre, regroupés en association. Présidé par une femme, Mme Wadad Halwani, l’association mène campagne sur le thème «Le droit de savoir». Le patriarche Sfeir a endossé sans réserves les aspirations de l’association et a promis d’intervenir à différents niveaux, à l’appui de leur cause. Les animateurs de la campagne «Le droit de savoir» militent pour la formation d’une commission d’enquête officielle chargée de dresser un constat sur le sort des personnes déclarées disparues, en préalable à un éventuel constat de décès que les parents eux-mêmes ne sont pas en mesure de demander, pour des motifs psychologiques et autres.