Université - Premières élections estudiantines au campus des sciences humaines depuis plus de dix ans Majorité aouniste à la faculté des sciences économiques de l'USJ

Pour la première fois depuis plus de dix ans, l’administration de l’Université Saint-Joseph (rue Huvelin) organise des élections estudiantines au campus des sciences humaines. Les étudiants sont appelés à élire leurs représentants au sein d’une amicale ressuscitée. Hier, les étudiants de la faculté des sciences économiques ont élu leurs représentants et les résultats ont été marqués par la victoire des aounistes, qui ont obtenu la majorité des sièges ainsi que la présidence du conseil de la faculté. En effet, les élections estudiantines à l’USJ (Huvelin) avaient été interrompues du fait de la guerre et de leur politisation excessive. Ce n’est qu’en 1997 que l’élection des délégués auprès de l’administration a été de nouveau instaurée. Les étudiants ont tenté à plusieurs reprises de rétablir «l’Amicale des étudiants» mais leurs efforts ont été contrés par l’administration. Il y a deux ans, toutefois, le recteur de l’Université Saint-Joseph, père Sélim Abou, a donné son accord à la réinstauration de l’Amicale et les étudiants ont été appelés à rédiger les statuts et à les soumettre aux doyens des différentes facultés du campus des sciences humaines. Approuvés depuis lors, ces statuts prévoient l’élection de deux représentants par année et d’un président pour chaque faculté. Ainsi les présidents des facultés de droit, de sciences économiques, de gestion et de management et des lettres formeront un conseil unique qui s’occupera des intérêts du campus et des étudiants. Chaque faculté aura par ailleurs son propre conseil, formé des membres représentant les différentes années. Les élections de la faculté des sciences économiques ont eu lieu hier, alors que celles de la faculté de gestion et de management se dérouleront aujourd’hui à partir de 11h30. Les élections de la faculté de droit et des sciences politiques sont prévues pour le mercredi 22. Les élections d’hier ont été marquées par leur caractère politique. L’ambiance qui régnait au campus depuis la semaine passée rappelait celle de la période d’avant-guerre et même des premières années de guerre. Tous les courants politiques ont participé à l’opération électorale. Le Courant national libre (mouvement aouniste), le Parti national libéral, les Forces libanaises, les Kataëb, le courant de l’ancien président du Conseil Rafic Hariri, le Bloc national ainsi qu’une poignée d’indépendants s’activaient depuis plusieurs semaines pour préparer les élections et assurer la victoire de leurs candidats. Le campus des sciences humaines, rappelle-t-on, a de tout temps intéressé les différentes formations politiques, tout mouvement estudiantin prenant son élan à partir de ce campus. Les élections d’hier ont donc vu la victoire écrasante des aounistes qui ont obtenu quatre sièges au conseil, ainsi que la présidence, le conseil de chaque faculté étant formé de huit délégués représentant les quatre années de maîtrise. Le PNL a réussi à obtenir un siège et un indépendant a également été élu. Quant à la coalition Kataëb-Forces libanaises, elle a réussi à assurer la victoire d’un seul candidat. Deux étudiants(un membre du CNL et un indépendant) ont obtenu le même nombre de voix et seront départagés la semaine prochaine lors d’un nouveau tour de scrutin. L’un des faits marquants des élections d’hier a été l’attitude injustifiée du doyen de la faculté des sciences économiques, M. Alexandre Cheiban, ainsi que de l’administrateur du campus des sciences humaines M. Edwin Vitaly, qui se sont opposés à la présence des délégués de la presse dans la salle où se déroulaient les élections. Les journalistes ont été priés de quitter la salle avant le début du scrutin. Interrogé, M. Vitaly a déclaré que «les élections constituaient une affaire interne à la faculté». «Nous vous communiquerons les résultats une fois le vote terminé», a-t-il indiqué. Forcés de quitter les lieux, les journalistes n’ont pas réussi à déterminer, auprès des responsables, les véritables causes d’une telle position. Voici par ailleurs les résultats officiels du scrutin d’hier : Présidence du conseil : Élias Azzam (CNL) Première année : Marc Ghosn (parti Tadamon) Deuxième année : Marc Jalkh (CNL) Toni Choufani (PNL) Troisième année : Jamil Garo et Khalil Hajjar (CNL) Quatrième année : Myriam Yaghi (indépendante) Bassam Abi Saleh(CNL) et Simon Makhlouf (indépendant) ex aequo.