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Actualités - ANALYSE

Quand un problème chasse l'autre ...

S’il a réglé lui-même l’affaire du découpage électoral avant de transmettre au Parlement son projet de nouvelle loi électorale, le Conseil des ministres n’en reste pas moins décidé à laisser aux députés la responsabilité de trancher la question d’un éventuel prolongement du mandat de la prochaine Assemblée nationale jusqu’en mai 2005 et ce, pour une seule fois seulement. L’objectif d’un tel prolongement est double. Il s’agit d’abord d’éviter que les législatives en 2004 interviennent à la veille des présidentielles et coïncident avec les élections municipales. Le but est aussi de donner satisfaction une fois pour toutes à ceux qui s’opposent depuis longtemps à l’organisation des législatives en été estimant que cela porte préjudice à la saison touristique. Les milieux politiques estiment cependant que si le Parlement actuel décide de prolonger le mandat de la prochaine Assemblée, ce ne serait pas vraiment pour répondre aux deux objectifs ci-dessus, mais sûrement dans d’autres buts. Car l’Assemblée nationale en exercice pourrait éviter les problèmes de l’été 2004 en décidant de recourir à des élections anticipées en mai 2000, c’est-à-dire en acceptant de réduire de quelques mois son propre mandat. Mais le problème est de savoir qui élira le successeur du président Lahoud. Ce sera évidemment la prochaine Assemblée si celle-ci doit demeurer en poste quatre ans et huit mois. C’est-à-dire ce serait – pour certains – une Assemblée connue d’avance puisqu’elle doit être élue sur base des circonscriptions déjà décidées par le Conseil des ministres et qui vont être adoptées – nul n’en doute – telles quelles par le Parlement. Et beaucoup ne souhaitent pas prendre le risque que les choses changent d’ici à la prochaine élection présidentielle. Car si les circonstances locales et régionales devaient en effet être modifiées, plus rien ne justifierait le maintien du Liban-Sud circonscription unique, plus rien ne justifierait le boycottage des élections que prônent certains pour protester contre la présence syrienne, bref, en deux mots, plus rien n’empêcherait une nouvelle refonte de la loi électorale et un nouveau découpage, c’est-à-dire de nouvelles donnes. Les décideurs politiques sont donc, en majorité, pour une prolongation, pour une seule fois, du mandat de la prochaine Chambre jusqu’en mai 2005. La continuité serait ainsi assurée – au moins jusqu’en 2010 – au niveau de la présidence puisque la prochaine Assemblée nationale serait constituée d’une majorité parlementaire identique à la majorité actuelle et qui voterait donc sûrement pour un successeur du président Lahoud en mesure de poursuivre la politique entamée par ce dernier. Il reste que certains observateurs estiment que personne ne peut rien garantir. Pour ces observateurs, un changement des conditions régionales pourrait mener à des bouleversements dont personne ne peut encore présager et donc à des changements inattendus sur le plan local. Car ce sont en définitive les circonstances régionales et internationales qui dictent la situation interne. Et les députés auront beau faire des calculs, ils ne pourront jamais savoir d’avance ce qui pourrait advenir dans les années, voire les mois à venir…
S’il a réglé lui-même l’affaire du découpage électoral avant de transmettre au Parlement son projet de nouvelle loi électorale, le Conseil des ministres n’en reste pas moins décidé à laisser aux députés la responsabilité de trancher la question d’un éventuel prolongement du mandat de la prochaine Assemblée nationale jusqu’en mai 2005 et ce, pour une seule fois...