Boutros : un découpage taillé sur mesure

L’ancien ministre Fouad Boutros a exprimé hier des critiques à l’égard du projet de loi électorale en cours d’examen et estimé que seul un gouvernement d’union nationale, englobant tous les courants politiques du pays, serait capable d’élaborer un texte pouvant obtenir l’aval de la majorité absolue des Libanais. M. Boutros a tenu ces propos à l’issue d’un entretien à Bkerké avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. M. Boutros a souligné que le projet discuté actuellement «ne prend pas en considération les principes et les critères fondamentaux qui étaient supposés le régir». Selon lui, le découpage électoral envisagé est «arbitraire» et est destiné à «soutenir certains courants ou personnalités au détriment d’autres». L’ancien ministre a néanmoins souligné qu’il fallait «admettre qu’objectivement tout projet de loi mis au point dans les circonstances actuelles serait l’objet de critiques» d’une partie de la classe politique «et d’approbation de la part de l’autre partie». Pour lui, «la loi électorale qui emporterait l’adhésion de la majorité ne saurait voir le jour qu’aux mains d’un gouvernement d’union nationale, qui engloberait tous les courants et fractions. C’est dans ce cas seulement que la loi exprimerait réellement l’opinion de la majorité écrasante des Libanais», a-t-il dit. Pour sa part, l’ancien député de Jezzine, Edmond Rizk, qui a également été reçu par le patriarche maronite, a dénoncé un projet «préfabriqué» et que le Parlement «adoptera d’office». M. Rizk a notamment critiqué la partie concernant le Liban-Sud, qui sera théoriquement découpé en deux circonscriptions, mais restera en pratique uni pour cause d’occupation israélienne.