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Actualités - CHRONOLOGIE

Crime - L'autopsie a confirmé la mort du banquier par asphyxie Affaire Safra : zones d'ombre dans la déposition de l'infirmier

L’infirmier américain au service depuis cinq mois du banquier d’origine libanaise Edmond Safra, retrouvé mort asphyxié vendredi avec une infirmière dans son appartement ravagé par un incendie, demeurait hier le témoin principal pour les policiers et magistrats monégasques. Cet homme de 31 ans, blessé de deux coups de couteau, a été entendu à trois reprises par la Sûreté monégasque, à l’hôpital Princesse Grace où il a été admis après l’agression d’un commando armé, dont il affirme avoir été victime. Le procureur général Daniel Serdet a cependant insisté, à plusieurs reprises, sur un nécessaire «approfondissement» du témoignage de l’infirmier américain mais, hier, rien n’avait filtré de sa dernière audition. Le parquet et la Sûreté observent le plus grand mutisme. Selon ses déclarations, révélées par le procureur général Serdet, les deux agresseurs, encagoulés et armés, lui ont porté deux coups, l’un à l’abdomen et l’autre à la cuisse, avec un couteau de 10 cm, abandonné sur les lieux, puis l’ont assommé. L’infirmier a cependant eu la force de prévenir le concierge de l’immeuble «Belle époque», six étages plus bas. Il lui aurait dit avoir placé, en sécurité, le banquier et son infirmière, Viviane Torente, une Américaine d’origine philippine, dans la salle de bains-dressing alors qu’ils étaient menacés par le commando. À l’arrivée des policiers, une épaisse fumée se dégageait de l’appartement d’Edmond Safra qui a refusé de quitter son «refuge» malgré les appels téléphoniques répétés de son épouse brésilienne, Lily. Ce banquier naturalisé américain de 67 ans, qui se sentait menacé et obsédé par sa sécurité, a succombé par asphyxie dans sa véritable forteresse, dans un État parmi les plus surveillés au monde. Alors que l’alerte pour l’agression a été donnée peu avant 5h00 aux services de police, Edmond Safra a adressé deux appels à son épouse entre 5h45 et 6h30. Celle-ci a affirmé lors de son audition l’avoir supplié de sortir. Dans le même temps, Viviane Torrente a téléphoné à une collègue située à l’extérieur de l’appartement à six reprises. L’audition de ce témoin intrigue les enquêteurs. Selon cette correspondante, Viviane Torrente a parlé d’un seul agresseur alors que l’infirmier en a décrit deux. Autre point clé de l’énigme, les accès à l’appartement d’Edmond Safra. «C’était un coffre-fort», s’étonne une passante qui s’attardait devant la façade noircie du «Belle époque» dont le banquier occupait mille mètres carrés en duplex au dernier étage. Daniel Serdet a indiqué qu’il existe une entrée de service située à l’arrière de l’immeuble et qui conduit à l’infirmerie, là où a eu lieu l’agression, mais que la communication entre cette pièce et le reste de l’appartement était bouclée. L’irruption de personnes extérieures demeure «la question essentielle que nous nous posons», a poursuivi le magistrat. L’appartement était en effet protégé par des vitres blindées, des portes verrouillées et un système de protection sophistiqué. Des enregistrements vidéo effectués par les caméras ont été saisis et sont en cours d’exploitation. Cette question, de même que le récit de l’infirmier, un Américain âgé de 31 dont l’identité n’a pas été révélée, unique témoin visuel, semble inciter les policiers à la prudence. Le garde du corps, Samuel Cohen, dont l’absence dans l’appartement avait initialement étonné les enquêteurs a également été entendu. Sa responsabilité a été totalement écartée. Edmond Safra, ne lui demandait jamais de le protéger chez lui car il disait se sentir en sécurité à Monaco. Après l’audition de l’épouse du banquier par les enquêteurs, «il n’y a pas eu d’éléments nouveaux dans l’enquête, samedi», selon le parquet. Une information judiciaire devrait être ouverte aujourd’hui lundi. Le parquet général de Monaco a délivré le permis d’inhumer pour le corps du banquier, après une autopsie qui avait été pratiquée, vendredi après-midi, à l’Athénée de Monaco, malgré les réticences de la famille. Les résultats ont confirmé la mort par asphyxie du banquier et de son infirmière.
L’infirmier américain au service depuis cinq mois du banquier d’origine libanaise Edmond Safra, retrouvé mort asphyxié vendredi avec une infirmière dans son appartement ravagé par un incendie, demeurait hier le témoin principal pour les policiers et magistrats monégasques. Cet homme de 31 ans, blessé de deux coups de couteau, a été entendu à trois reprises par la...