Une représentation chrétienne tronquée

Le projet des treize ou quatorze circonscriptions électorales entraînerait un déséquilibre flagrant dans la représentation confessionnelle, relève une instance spirituelle. Celle-ci fait dans ce cadre un décompte du nombre des députés chrétiens élus par des voix musulmanes, et vice-versa. De ce décompte il ressort que, dans le mohafazat de Beyrouth, un candidat orthodoxe serait élu par des voix musulmanes ; au Mont-Liban, dans le Chouf en particulier, trois maronites et un grec-catholique ; dans le mohafazat du Sud, deux maronites, deux grecs-catholiques, et un grec-orthodoxe ; dans la Békaa (circonscription de Baalbeck), un maronite et un grec-catholique ; au Liban-nord (circonscription de Tripoli), un maronite et un grec-orthodoxe, sauf si l’on décide d’adjoindre Zghorta à Tripoli. Au total, quatorze députés chrétiens seraient ainsi élus par des voix musulmanes. Quant aux parlementaires mahométans élus par des électeurs de leur communauté, ils sont au nombre de cinq seulement et se répartissent comme suit : Zahlé, un sunnite et un chiite, la circonscription du Kesrouan-Jbeil, un chiite ; on peut aussi considérer que dans l’unité électorale Baabda-Aley, deux députés chiites sont élus par des voix musulmanes. Selon l’instance religieuse susmentionnée, les électeurs chrétiens sont également lésés dans la mesure où un grand nombre d’entre eux se trouvent à l’étranger. D’où l’imprécision caractérisant les listes électorales qui ne tiennent pas compte des absents. Les autorités pourraient remédier à cette lacune en permettant aux Libanais à l’étranger de voter dans les ambassades ou les consulats. Mais elles s’abstiennent d’agir de la sorte de peur que la majorité de ces électeurs ne votent contre les candidats loyalistes.