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Actualités - CHRONOLOGIE

Loi électorale - Le découpage de Beyrouth et du Nord demeure problématique Ferzli à Bkerké : il faut tenir compte des intérêts des forces politiques

Comme si le sort en était jeté et que la loi électorale était d’ores et déjà approuvée en Conseil des ministres et au Parlement… Le vice-président de la Chambre Élie Ferzli s’est rendu hier chez le patriarche maronite Nasrallah Sfeir pour l’informer des «objectifs» du découpage électoral basé sur les quatorze circonscriptions préconisées mercredi par le chef du Parlement Nabih Berry. Se référant à la Constitution de Taëf, M. Ferzli a souligné la nécessité de «préserver la coexistence» et de promouvoir «une représentation efficace» au sein de l’Assemblée. Alors que le gouvernement ne s’est pas encore prononcé sur le projet qu’il n’a pas fini de concocter, le pouvoir législatif brûle ainsi les étapes et «espère» déjà par la bouche de son vice-président que «la prochaine loi sera plus moderne». Qui plus est, à sa sortie de Bkerké, M. Ferzli a interprété à sa manière les propos du cardinal Sfeir au sujet de la nécessité d’adopter les petites circonscriptions en l’absence de grands partis politiques. Selon lui, en prônant les petites unités électorales, le prélat maronite «n’a jamais voulu parler des cazas mais de circonscriptions acceptables garantissant un rapport effectif entre l’électeur et le candidat». Le vice-président de l’Assemblée a estimé dans ce cadre que Mgr Sfeir s’était montré «très compréhensif quant aux divers objectifs politiques recherchés par ce découpage». Cette idée ambiguë, M. Ferzli l’a clarifiée quelques instants plus tard en ajoutant : «On ne peut pas élaborer une loi électorale assortie d’un découpage occultant les intérêts des forces politiques en présence. C’est le cas dans tous les pays du monde, non seulement au Liban», a-t-il affirmé avant de préciser : «Ce n’est pas une association de bienfaisance qui est à l’origine de la loi électorale. Il convient donc, pour commencer, de s’entendre sur la définition du terme équité». Selon M. Ferzli, concrètement, cela signifie que «la circonscription du Mont-Liban devrait être le mohafazat comme dans toutes les autres régions du pays. Mais si l’on décide de diviser les autres régions, le Mont-Liban devra l’être aussi, et vice versa». À la question de savoir si le découpage annoncé était définitif, le vice-président de la Chambre a répondu par la négative. «Il ne le sera qu’après avoir été approuvé par le Parlement . Mais cette formule est sérieuse», a-t-il ajouté tout en invitant le gouvernement à achever au plus vite l’élaboration du projet. Également reçu par le cardinal Sfeir, le député Boutros Harb estime que la loi électorale n’est pas seulement une affaire de découpage. Selon lui, le gouvernement doit faire preuve d’impartialité dans le déroulement du scrutin, empêcher l’achat des voix et organiser l’information au niveau des campagnes électorales. L’unité de Beyrouth Certes, le projet de division de la capitale en deux ou trois circonscriptions continue de susciter l’indignation de la plupart des milieux politiques concernés. Mais cette indignation s’édulcore avec le temps pour faire place à des appels à l’unité et à «l’intégration nationale». Membre du bloc parlementaire de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le député Bahaeddine Itani réitère ainsi sa préférence pour une circonscription unique dans la capitale. Mais il presse aussi le gouvernement d’en finir avec le projet de loi électorale «afin que tout le monde puisse se consacrer au traitement de l’occupation israélienne»… Le député Tammam Salam lance également un appel à «l’unité de Beyrouth et de ses habitants», invitant dans ce cadre les leaderships de la capitale à «s’entendre» dans l’intérêt de Beyrouth. Le député Michel Pharaon assure quant à lui que le découpage de Beyrouth en plusieurs circonscriptions «ne divisera pas ses habitants», l’essentiel pour lui étant de préserver «l’intégration nationale». Dans cette ambiance de résignation quasi unanime aux treize ou quatroze circonscriptions, quelles sont donc les chances de succès du Mouvement populaire initié par le député Najah Wakim ? Celui-ci a tiré la sonnette d’alarme en affirmant hier à l’occasion de la naissance de ce mouvement que «cette fois-ci, la loi électorale est une question de vie ou de mort pour le pays». Il s’oppose ainsi catégoriquement au découpage tel qu’il semble devoir être adopté. Pour lui, il ne s’agit pas de se contenter de prises de position. «Luttons pour imposer une loi répondant à la volonté et aux aspirations du peuple», lance-t-il. Le résultat de la «lutte» est toutefois loin d’être garanti… Le problème de Bécharré Le découpage du Liban-Nord ne pose pas moins de problèmes même si l’argument de l’intégration nationale est parfois invoqué en vue de justifier une circonscription comprenant le Akkar, Dennié et Bécharré. La députée Nayla Moawad réfute carrément cette argumentation utilisée jusqu’à hier par le député Gebran Tok. Ce dernier avait de surcroît dénié à Mme Moawad toute représentativité dans le caza de Bécharré. «N’y a-t-il donc que M. Gebran Tok pour représenter les intérêts de cette région ?», s’est-elle demandé. «Croit-il sérieusement qu’une circonscription incluant le Akkar, Dennié et Bécharré garantirait une représentation fidèle de Bécharré ?», a ajouté Mme Moawad. Notons cependant qu’à l’issue d’un entretien avec le patriarche Nasrallah Sfeir, les deux députés du caza, Gebran Tok et Kabalan Issa el-Khoury, ont affirmé qu’ils s’employaient à faire en sorte que Bécharré soit uni au Koura, à Batroun et à Tripoli. Reste à savoir si l’on tiendra compte de ces démarches entreprises ici et là en vue de modifier un tant soit peu la configuration des treize circonscriptions pratiquement acquise…
Comme si le sort en était jeté et que la loi électorale était d’ores et déjà approuvée en Conseil des ministres et au Parlement… Le vice-président de la Chambre Élie Ferzli s’est rendu hier chez le patriarche maronite Nasrallah Sfeir pour l’informer des «objectifs» du découpage électoral basé sur les quatorze circonscriptions préconisées mercredi par le chef du...