Liban-Chypre - Vacances du président Cléridès au large de Jounieh Nicosie renvoie 89 immigrants illégaux vers le Liban

Les autorités de Chypre ont renvoyé hier en direction du Liban 89 immigrants illégaux interceptés la semaine dernière au large de l’île. Selon Nicosie, ce renvoi a eu lieu après accord des autorités libanaises. Mais à Beyrouth, une source de la Sûreté générale a affirmé ne pas être au courant de cette affaire. Selon la police chypriote, le groupe est reparti à bord de l’embarcation al-Abjar qui les transportait lors de leur interception jeudi dernier. Les autorités chypriotes l’avaient arraisonnée et conduite au port de Larnaca. Deux bateaux des garde-côtes chypriotes ont accompagné l’embarcation dans son voyage de retour au Liban, décidé après de «délicates» négociations avec Beyrouth, a ajouté Nicosie. Quelques-uns de ces immigrants étaient encore la semaine dernière munis de documents de voyage, la plupart s’étant débarrassés des leurs. Deux passeports égyptiens ont été retrouvés par la police chypriote. Les immigrants seraient en majorité des Irakiens, et les autres d’origine égyptienne, syrienne, palestinienne, somalienne et sierra léonaise. Selon Nicosie, 18 femmes et 17 enfants se trouvaient parmi le groupe, qui avait embarqué pour Chypre au port de Tripoli. Aucune information n’a pu être obtenue au sujet du lieu où ils devaient débarquer au Liban. En janvier dernier, les relations entre Beyrouth et Nicosie étaient parvenues au bord de la crise à la suite du renvoi par les autorités chypriotes vers le Liban d’un groupe de 29 immigrants clandestins qui était parti de ce pays. Les autorités libanaises n’avaient accepté à l’époque de récupérer que six membres de ce groupe, des Égyptiens qui avaient des titres de séjour au Liban. Les autres étaient vraisemblablement entrés clandestinement sur le territoire libanais avant d’en sortir tout aussi clandestinement, et n’avaient donc aucun justificatif attestant de leur passage sur le territoire libanais. À la suite de cette affaire, le ministre chypriote de l’Intérieur Dinos Michaélidès était venu à Beyrouth discuter avec les responsables libanais, et notamment avec son homologue Michel Murr, des moyens de régler ce contentieux, d’autant plus lourd que Nicosie faisait état de la présence au Liban d’au moins 15 000 immigrants clandestins se préparant à se rendre à Chypre, en Grèce ou en Italie. Cette visite avait débouché sur un accord de coopération entre les deux pays en matière d’immigration clandestine, dont les détails n’ont pas été rendus publics. L’origine du problème réside dans la perméabilité notoire de la frontière terrestre libanaise. Sur un tout autre plan, le président chypriote Glafcos Cléridès a l’intention de passer quelques jours de vacances au début du mois d’avril à bord de son yacht, le Kiti, près du port de Jounieh, a annoncé hier le consul de Chypre à Beyrouth Roger Samaha. Le bateau de M. Cléridès se rendra par la suite à Lattaquieh, en Syrie.