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Actualités - ANALYSE

Dossier régional Regain d'espoir à la lumière de la mission Indyk

Très attentif à la tournée que va effectuer M. Martin Indyk, officier traitant du dossier régional au sein de l’Administration US, Beyrouth a rapidement obtenu des indications sur les objectifs précis de cette mission d’exploration. Et les intentions dévoilées, affirme-t-on ici, permettent d’espérer une reprise du processus de paix aussitôt après les élections israéliennes de mai. M. Indyk, qui a inscrit notamment Damas à son programme, aurait laissé entendre en privé que son gouvernement préfère une victoire des travaillistes menés par Ehud Barak. Ou des centristes dirigés par Yitzhak Mordehaï. Ces deux formations sont en effet favorables aux plans américains et sont prêtes à négocier une paix globale. Contrairement à un Netanyahu qui s’intéresse moins à la paix qu’à la sécurité de l’État hébreu, les deux étant pratiquement inconciliables à l’en croire. Les États-Unis, apprend-on à Beyrouth, veulent naturellement que d’ici les législatives israéliennes, et a fortiori ensuite quand les pourparlers de Wye Plantation auront repris, que la situation reste sous contrôle dans les zones chaudes, au Liban-Sud comme en Cisjordanie. Leurs pressions pour maintenir le calme visent évidemment à préserver les chances d’un redémarrage en douceur du processus diplomatique. Et à cette fin même, les Américains veulent empêcher Netanyahu d’exploiter électoralement une quelconque escalade sur le terrain en ordonnant le cas échéant des opérations militaires d’envergure. Notamment au Liban où le danger d’une confrontation directe entre Israël et la Syrie est toujours à prendre en compte. Les Américains, ajoute-t-on à Beyrouth, savent que l’aventurisme militaire du gouvernement israélien peut tourner à la déroute politique ou diplomatique, comme ce fut le cas pour Peres en 96, après le fiasco des Raisins de la colère. Mais ils estiment qu’en aucun cas, on ne doit jouer avec le feu, toute dégradation notable sur le terrain risquant de couler définitivement le processus de Madrid. Même si, en définitive, Netanyahu devait être battu aux élections. Selon les sources locales, M. Indyk va broder à Damas autour de la nécessité de faire repartir le train des négociations syro-israéliennes dès la mise sur pied du prochain Cabinet israélien, dans le cas où la victoire reviendrait à Barak ou à Mordehaï. En d’autres termes, M. Indyk viendrait exposer à Damas un avant-projet technique sur le site, la composition des délégations et l’ordre du jour de pourparlers bilatéraux syro-israéliens qui reprendraient en même temps que les discussions sur le volet palestinien. Toujours selon les mêmes sources, les Américains «souhaitent aller très vite en besogne avec les Syriens. Ils pensent en effet que le cas du Golan sera plus facile et plus rapide à régler que celui de la Cisjordanie ou du Liban-Sud. Car sur le haut plateau conquis en Syrie par les Israéliens, il n’y a pas de problème d’affrontements physiques». Pas de résistance pour brouiller les perspectives… Ces sources ajoutent, comme si c’était tout naturel, que, bien entendu, «les échanges entre Syriens et Israéliens ne devraient pas manquer de s’articuler également autour de la question-clé du Liban-Sud. Et s’il devait y avoir accord sur le Golan, la solution pour le Liban-Sud ne tarderait pas». En d’autres termes, les Israéliens se seraient déjà entendus avec les Syriens sur les modalités de leur retrait. Et en auraient obtenu l’assurance que le Hezbollah serait pratiquement désactivé. Ces sources soulignent que «M. Indyk ne devrait pas avoir de problème de communication majeur avec les Syriens. En effet, le département d’État soutient Damas sur un détail capital : la nécessité que les pourparlers de paix reprennent à partir du point que l’on avait atteint au cours des rounds précédents, interrompus depuis l’arrivée au pouvoir de Netanyahu. Et non pas de zéro comme le réclament les Israéliens». La différence est en effet énorme : Rabin puis Pérès avaient admis le principe d’une restitution totale du Golan à la Syrie. En base de la devise «la terre moyennant la paix» proclamée lors de la conférence fondatrice de Madrid. Et que Netanyahu n’a plus voulu reconnaître.
Très attentif à la tournée que va effectuer M. Martin Indyk, officier traitant du dossier régional au sein de l’Administration US, Beyrouth a rapidement obtenu des indications sur les objectifs précis de cette mission d’exploration. Et les intentions dévoilées, affirme-t-on ici, permettent d’espérer une reprise du processus de paix aussitôt après les élections...